20 mai 2007

Moi, j'ai le sens du timing!

Mon mal de pied post-course dont je vous ai parlé dernièrement n’est pas disparu tout seul. Au contraire. N’en pouvant plus et me sentant de plus en plus stressée et anxieuse à l’idée de devoir abandonner mon voyage chéri, j’ai envoyé un courriel désespéré à mon super ami Coco qui, par chance, est un incroyable magicien de la physiothérapie.

Il me répond promptement, comme tout bon guérisseur et nous convenons d’un traitement prochain jeudi soir.

Je ne peux pas attendre si longtemps pour tenter de faire disparaître ce terrible cauchemar. Je continue mes frottements de pied au Myoflex et je m’achète même une canne pour m’aider dans mes déplacements et les allonger autant que possible.

Jeudi arrivé, je me rend chez Coco pour profiter de ses talents.
Je lui explique ma situation et les péripéties de pieds des derniers jours. Il me tripote un peu et fini par conclure que j’ai le cuboïde affaissé ce qui a irrité les tendons et le nerf voisins.
Ouf, ça sonne terrible.
Mais en moins de deux, sachant très bien où il s’en va, il me le replace et me décoince le nerf.
Je geigne un peu, mais je supporte, ça va.
Une fois de retour chez moi, je dois appliquer de la glace pour empêcher ou, du moins, limiter l’enflure.

La douleur a beaucoup diminué, c’est bon signe, mais est-ce que je pourrai supporter 18 jours de randonnée??

Deuxième rendez-vous, deuxième traitement dimanche. Coco me replace à nouveau et un peu plus le cuboïde et me re-décoince le nerf du côté du pied. Il fait pareil avec mon bassin (d’où part le nerf), qui est semble-t-il tout emmêlé. Ouf! Je n’aurais jamais pu prévoir que se faire tripoter une fesse pouvait être aussi douloureux…

Deuxième post traitement assez douloureux.

J’en aurai un troisième mardi prochain. Ce sera le dernier avant mon départ.

En passant, certain d’entre vous n’étaient pas encore au courant de mon choix final de vacances…
Mercredi prochain, dans 3 jours (wooouuuaaaaaah!! ça vient vite!!), je serai dans un avion en direction de Bucarest. Eh oui! Je pars à l’aventure dans les montagnes roumaines, au grand plaisir de mes bottes et de mes bâtons de randonnée.
Mais d’ici là… priez pour mon cuboïde et ses copains tendons se remettent vite sur patte pour me permettre de ne pas pleurer de douleur une fois en Roumanie… 18 jours, ça peut être long!

13 mai 2007

Et moi je cours...

C’est le printemps!
Les oiseaux chantent, le gazon pousse et le soleil envahi l’univers de ma chambre de plus en plus tôt.

C’est le printemps et c’est la période de sprint au boulot. Nous sommes à préparer la venue de la saison estivale comme les écureuils qui cherchent en vain leurs noisettes enfouies depuis l’automne. Mais à la différence de ces bêtes bestioles, nous (je parle ici de moi et mes chères collègues de travail, Nathalie et Lyne) on les aura nos noisettes. On sait très bien où elles se trouvent, puisque c’est de nos blanches mains qu’on travaille d’arrache-pied à rassembler les meilleures idées vacances pour en faire profiter Québécois et étrangers et ainsi produire les éditions été/automne 2007 du Guide des Vacances au Québec et du Québec Vacation Guide.
À peine les tulipes fleuries, nous, on parle déjà des activités automnales et on prévoit même de loin l’édition hivernale des guides.

Mais bon, ce n’est pas pour vous parler d’hiver que j’écris ces lignes… Loin de là!

Le printemps, est donc synonyme de travail pour moi.
Longues et nombreuses journées de rédaction et de préparation d’abord. Longues et nombreuses journées de vérification d’épreuves ensuite.
Nous sommes présentement dans la deuxième catégorie.

Mais avec le printemps vient aussi de bonnes choses. Le retour du beau temps annonce également le retour de la course. Du rapide jogging pré-souper de 20 minutes aux longues randonnées du dimanche, la course me fait sourire, la course me fait du bien.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’attendais l’arrivée du Défi du Printemps, hier, course organisée par le YMCA d’Hochelaga-Maisonneuve, où travaille ma demi-sœur : Super Bridge.

Mais le surplus de travail et l’entraînement pour une course ne font pas bon ménage et j’ai eu bien trop peu de temps pour exercer mes pattes à ce moyen de transport que j’avais remisé depuis plusieurs mois.

La semaine dernière, j’ai travaillé presque tous les jours (sauf un) jusqu’à 23 h 00 environ. Je n’ai donc pas couru, sauf un soir, le seul où je suis rentrée tôt, et durant lequel je m’en suis donné à cœur joie avec une bonne demi-heure de course en échelle (un p’tit bout de temps très rapide, suivi d’un moyen bout de temps normal, en boucle). Mais vendredi, j’avais rendez-vous au bureau avec mes collègues à 10 h seulement pour partir direction : agence des graphistes. J’ai donc profité de l’occasion, non pas pour dormir plus tard, comme l’aurait fait n’importe quelle personne saine d’esprit, mais plutôt pour aller courir un peu.

Je dis un peu, mais je devrais peut-être utiliser le terme « comme une folle ».
Je suis partie de chez moi (coin Jarry / Christophe-Colomb) pour me rendre tout près du métro Berri-UQAM afin d’aller porter un chèque à la belle Em pour mon prochain voyage (je vous en reparlerai d’ailleurs bientôt – du moins, avant mon départ…). Ensuite, j’ai décidé de continuer ma course jusqu’au bureau, dans le Stade Olympique. Ouf!
Une fois arrivée, j’ai monopolisé la toilette pour personne à mobilité restreinte pour me changer et me savonner les « dessous-de-bras » afin de me rafraîchir comme j’ai pu.
Vous auriez dû me voir… j’étais pétante d’énergie et toute fringante.
Je ne sais pas combien de kilomètre représente le trajet parcouru, mais ça m’a pris environ 1 h 30 pour le compléter.

Le soir venu, par contre, un bâillement n’attendait pas l’autre et j’ai noté un certain inconfort dans le pied gauche, dieu seul sait pourquoi, puisque je n’avais pas fait de faux mouvement et je n’ai pas eu de blessure à cet endroit auparavant.

Bref.
Je n’y porte pas attention, ça va passer.

Le lendemain, samedi, jour de course, je travaille aussi. Pas de pitié pour les éditeurs!
C’est tout fébrile que je prépare mon sac et mon snack pour la journée car je me rendrai directement au YMCA après ma journée de travail.
La journée se passe bien. Les papillons envahissent doucement mes sûrement mon estomac alors que l’heure avance.
Une fois sur le site, je suis à attendre le départ alors que mes pères arrivent, en compagnie de mon neveu. Je suis heureuse de les voir. Vraiment. Ils me disent ne pas penser rester jusqu’à la fin, c’est normal, c’est long une heure à rien faire.
Le coup de départ est donné, je suis souriante, je leur fais des bye-bye, puis je trouve mon rythme de croisière assez rapidement.

Le superbe parcours du Défi du Printemps débute tout près du Biodôme de Montréal, passe au pied de la Tour du Stade avant de faire le tour du parc Maisonneuve, puis, celui du Jardin botanique, pour un total de 10 kilomètres.. Très chouette, vraiment.

Une fois en mouvement, je croise sur mon parcours de fidèles amis venus m’encourager un peu. Manon, tout d’abord, un peu surprise de me voir passer si tôt. C’est qu’elle était assise à 2,5 km du départ et non pas au 5e, comme prévu. Puis Jipi, à l’autre bout du parc, qui me cri des « je t’aime mon chéri!! » à tue-tête alors que je lui souris en accélérant le pas.
Ils m’ont tous deux donné du swing dans le talon et m’ont permis d’accélérer un peu le rythme.
C’est à ça que servent les amis après tout!

Par la suite, le parcours sillonnait les sentiers du Jardin botanique et c’est l’odeur des fleurs, la beauté des arbres et la présence d’une jolie dame croisée à trois reprises et m’encourageait à tout coup, me faisant sourire et me redonnant, elle aussi du swing dans le talon!
Merci madame l’inconnue! Vraiment, merci.

Je dois aussi avouer que je sondais les abords du parcours à la recherche de Beau Brun…
Juste au cas.
Je savais très bien qu’il n’y serait pas.
Pourquoi un mec à qui j’ai explicitement demandé de sortir de ma vie serait présent aux abords d’une course à laquelle on était supposé s’inscrire ensemble, juste pour m’encourager?
Il n’y serait pas.
Et, effectivement, il n’y était pas.

Alors que j’apercevais l’affiche du 9e kilomètre (plus qu’un, dieu… plus qu’un!!), je n’avais plus grand chose à prouver. Personne ne m’attendait. Beau Brun ne serait pas là. J’avais déjà croisé toutes les personnes qui m’avaient dit être présentes.
Bref, j’entamais ma descente vers le Stade en me remémorant une pub de Nike montrant un homme courant sur une route en plein désert et dont le slogan était quelque chose comme « votre cœur tient le coup quand personne ne saurait si abandonniez ».
Je me suis donc mise à accélérer sensiblement. Juste assez pour dire que je me poussais un peu plus loin.

Puis, au dernier tournant, alors que j’apercevais au loin la ligne d’arrivée et que j’entendais des gens applaudir, j’ai accéléré la cadence encore un peu.
Et soudain…
J’ai entendu un « woohoo » tellement familier et tellement inattendu que j’en ai eu les larmes aux yeux… C’était le « woohoo » très distinct de mon père. MON père était resté jusqu’à la fin de ma course. WOW!
Juste à ce moment, mes yeux se sont remplis d’eau, mon souffle est devenu court et mes jambes m’ont littéralement propulsée à toute allure vers la ligne d’arrivée.
Un sprint.
Un vrai sprint.
J’ai fait un sprint!!
Après 10 km de course…

Aujourd’hui, dimanche, je suis très heureuse.
J’ai mal au pattes, mais j’ai surtout beaucoup plus mal au pied qu’hier.
C’est un peu bleu.
C’est un peu enflé.
Mais j’imagine que ça va passer.

Du moins, il faudra que ce soit passé avant mon départ dans moins de deux semaines!

D’ici là, je me croise les doigts et je me frotte au Myoflex! hé!