25 septembre 2007

Moi et Varadero

Décision de dernière minute. À une semaine de préavis. En 30 minutes ou c’est gratuit.
Ça y est, c’est décidé, je pars pour le soleil et la plage de Varadero.
Toute seule.
Sans amie, sans mec, sans vraiment y avoir réfléchi.

**

J’arrive à mon hôtel un peu avant 16 h.
J’ai amplement le temps pour la plage!
J’enfile donc le plus beau de mes bikinis et je cours (littéralement) en faisant un tour rapide du resort jusqu’à ce que j’arrive au sable et à l’eau. Je laisse mon sac près d’une chaise.
J’ai les pieds dans le sable et je fixe mes orteils un long moment.
Je suis heureuse.
Je m’avance doucement vers l’eau.
Je regarde au loin. C’est l’océan. J’y suis. C’est beau.
Arrivée à l’eau salée, les vagues me lèchent les pieds, le sable bouge entre mes orteils, le soleil réchauffe mon nez et le vent sèche mes dents.
Le bonheur quoi!


*******

Plus tard, à l’heure de l’apéro, je souris moins en pensant au souper que je devrai prendre seule. J’ai souvent voyagée seule, la solitude n’est pas un problème. Mais un repas, seule, c’est toujours un peu triste je trouve.
Mais juste comme je sirote la fin de mon daiquiri aux fraises près de la piscine, avec un pied dans l’eau, en espionnant discrètement le groupe d’hispanophones qui rigolent à l’autre bout de la piscine, bien cachée derrière mes lunettes fumées, je trouve solution à mon problème. Ou plutôt, c’est la solution qui me trouve.
Le plus bel homme du groupe, qui m’observe et cherche visiblement à capter mon attention et l’un de mes sourires se lève. Il a l’air sorti d’un calendrier de beaux pompiers en sueurs légèrement vêtus! Il va au bar puis m’apporte gentiment un autre daiquiri aux fraises en me disant un truc que je ne comprends AB-SO-LU-MENT pas dans un espagnol rapide et roulant.
Je souris.
Je prends le verre.
Je bois un peu.
Je lève mes lunettes et lui montre mes yeux.
Je souris encore.
Je dis « Gracias » en roulant bien mon R.
C’est à son tour de sourire et il dit tout plein d’autres trucs que je ne comprends AB-SO-LU-MENT pas non plus.
Je dis « Me llamo Maria. »
Il parle encore.
Je ne comprends toujours rien.
Je me mets à rire et je lui explique lentement en italien que j’espère qu’il comprend soit l’italien, l’anglais ou le français parce que j’ai déjà épuisé mon espagnol et que j’ai rien pigé de ce qu’il m’a dit jusqu’à maintenant.
Pendant 15 secondes, il me semble l’être le plus triste du monde.
Il dit « English… very bad. »
Nous rions.
Il retourne penaud avec ses amis.
Je bois mon drink.
Quelques instants plus tard, je suis la nouvelle vedette de leur groupe et je suis intégrées à leurs photos.
L’adonis m’ayant offert un verre s’appelle en fait Raùl. Mais je l’appellerai Chico Septiembre (à cause du calendrier imaginaire).
On passe les deux prochains jours ensemble, jusqu’à son départ.
Tout au long de ces deux jours, on se baigne à la mer, on mange ensemble et on rit beaucoup en essayant de se comprendre.
Chico Septiembre habite Barcelona et il m’y invite.



*****

Une fois que je me retrouve à nouveau seule, je suis encore frappée par le hasard et je rencontre deux « dudes » québécois super cool.
De notre rencontre jusqu’à mon départ, on est tout le temps ensemble, sauf quand on dort.
Jérôme et Jean-François.
Ils me font beaucoup rire et moi pareil.
On part découvrir la campagne cubaine en Jeep Safari ensemble. On visite aussi La Havane. On assiste à un spectacle spécial du Buena Vista Social Club (oui-oui, les vrais de vrais!). On brûle les planches à la disco du resort. On englouti les meilleurs pina colada jamais goûté à 9 h 40 du matin, sur la route vers La Havane. On suis les potins de tous les gens du resort avec assiduité. On réserve nos repas à la carte sans le dire aux Canadiens anglais qui nous aiment tellement.
Je dois avouer qu’on se complète mucho bien!


*******

Toute ma semaine n’a été qu’une suite de bons moments et d’agréables rencontres.
Que je pense à n’importe quel moment de la semaine, un sourire s’accroche immanquablement à mes lèvres.
Pour une des rares fois de ma vie, je ne changerais absolument rien.
J’ai hâte à la prochaine bulle au cerveau qui me fera à nouveau partir sur un coup de tête!