19 novembre 2006

Est-ce que je perds la boule?

Je travaille trop, ça c’est certain. Je le sais. Je le sens.

Mais bon, c’est une période de stress temporaire qui ne durera que jusqu’à la sortie du Guide des vacances au Québec à la mi-décembre. Tout comme le Salon de L’Organisateur vécu au début novembre était temporaire. Tout comme les autres projets qu’on m’a confiés depuis étaient, eux aussi, temporaires.

Mais toutes ces choses se suivent de si près que j’ai l’impression de ne pas arriver à reprendre mon souffle. Littéralement.

Ce week-end, j’écrivais. Je composais pour le boulot. Dieu sait que s’il y a un truc que j’aime, c’est bien d’écrire! Mais là... que s’est-il passé?!?!? J’en sais rien et je dois avouer que ça m’a flanqué une frousse énorme!
J’explique.

J’écris, donc. Je suis fatiguée. Je tiens au bout d’une toute petite ficelle effilochée à laquelle je m’accroche de peine et de misère depuis quelques semaines. J’ai les cernes qui vont jusqu’aux aisselles. Mais j’écris. Je passe près de 2 heures à traiter d’un sujet que je ne maîtrise malheureusement que peu pour l’instant et sur lequel je dois me renseigner énormément pour donner les bonnes informations. C’est difficile, donc. Mais c’est un beau et bon défi et j’écris.

Je finis par finir mon texte. Je passe au suivant.

Pour des raisons idiotes que je ne vous citerai pas ici, pour garder mon anonymat d’idiote, je perds le premier texte. Celui pour lequel j’ai sué jusqu’au fond de mes bottes. Celui qui m’avait demandé tant d’effort. Tant de tasses de thé perdues! Oh mon dieu!

Mais bon, c’est pas tout.
C’est triste, mais c’est quand même juste un texte.
C’est quand même juste quelques heures de travail de plus.

Mais non.
C’est pas ça, c’est pas juste ça, c’est pas tout.
C’est... grave!
Et là, juste là, devant mon écran, je perds complètement les pédales.
Je pleure, je panique et je pleure encore plus. Je pleure à chaudes larmes, en serrant les poings, en me tapant sur les cuisses, en criant presque.
Qu’est-ce qui se passe avec moi?
J’ai les mains qui tremblent. Ça devient incontrôlable et c’est de plus en plus fort. Je tremble de presque partout en fait, j’ai de la difficulté à m’essuyer les yeux sans risquer de me les crever.
J’appelle un copain, mon ancre, mon sauveur, en espérant qu’il puisse retrouver miraculeusement mon document. Pauvre beau brun. Il a dû me prendre pour une folle à pleurer et à lui demander, à peine cohérente, un truc compliqué avec le moins de détails possible pour l’aider.
Bien sûr, il ne pouvait rien, ni pour mon texte, ni pour moi. C’est normal.
Mais dieu merci il a répondu à mon appel. Dieu merci parce que ça m’a procuré un tout petit moment de réalisme dans ma démesure. Dieu merci.

En raccrochant, je tremblais, toujours. De façon incontrôlable, toujours. Je pleurais toujours, rageuse et excessive, toujours. Je me suis mise à respirer de plus en plus vite, sans pouvoir me calmer, sans pouvoir ralentir.
Je respire mucho vite. J’ai l’air de chercher mon souffle. En fait, j’imagine à peine de quoi j’ai l’air.
Tellement, que je n’y vois plus rien. Je tape sur mes cuisses jusqu’à la douleur. Je vois des points noirs, je commence à sérieusement me demander ce qui m’arrive et pourtant, je suis totalement incapable de me calmer, de me concentrer.
Je panique de plus en plus.
Je vois de moins en moins.
Mon téléphone sonne, je ne réponds pas, car je ne le trouve tout simplement pas.
Mon petit cœur crie à l’aide.
Je me sens faible, j’imagine que c’est mon trop plein d’oxygène.
Je ne comprends rien à ce qui se passe...

J’aurais besoin de ma mère... mais surtout de mon texte perdu!


Ce week-end, j’écrivais.
Ce week-end, je me suis fait très peur.
J’ai besoin d’une ancre plus stable. J’ai besoin d’une fondation pour ma maison.
J’ai besoin de plus que mon pauvre beau brun qui n’a rien demandé de ce trou noir sans fond.
J’ai besoin de plus que mes amis à qui je parle trop peu souvent et à qui je suis incapable de parler sincèrement et véritablement.

J’ai besoin, car je me suis littéralement sentie (tout à fait consciemment) perdre les pédales, ce week-end.

J’ai besoin de quelque chose, ça c’est certain, avant de devenir folle dingue!

06 novembre 2006

Moi et mes vidanges... ou l'art du repassage

OH MY GOOOOOOOD!!

Si une chose me répugne, c’est bien de sortir les vidanges.
Je pense que c’est une des rares choses qui me manque d’avoir un homme à la maison. Je me souviens... C’était le bon vieux temps!

Bon, je vais avoir l’air d’une femme aux idées fermées qui a la mentalité des années 50, mais j’aime mieux repasser des chemises d’homme. J’aime ça 100 fois plus que de sortir les vidanges! N’importe quand!

En plus, c’est même pas une blague. J’aime ça repasser des chemises. Et, oui, je repasse même mes serviettes de table et aussi mes draps et taies d’oreiller, considérant que je n’ai pas des tonnes de chemises.
Ça relaxe, vous ne trouvez pas?
J’ai même proposé à un ami de repasser son tas de chemises que je vois depuis plusieurs semaines, esseulé, sur un pouf dans le coin du salon, à attendre qu’on les déride avant de les renvoyer, bien mises et en bonne compagnie sur leur cintre attitré à côté de leurs copains rayés.
Il m’a peut-être prise pour une folle. Il a peut-être cru que je blaguais ou alors que je le draguais. Mais non, loin de là. D’ailleurs, si tu lis ces mots mon ami aux chemises fripées, j’étais vraiment véritablement sérieuse pour vrai!
Ça me relaxe de repasser et encore plus si c’est pas mes vêtements. Ça vide l’esprit. Il n’y a qu’à mettre un peu de jazz vieillot à la Glenn Miller. Il n’y a qu’à se vêtir d’une nuisette qui donne l’impression d’être nue tellement c’est confo. Il n’y a qu’à rester nus pieds. Il n’y a qu’à se servir un verre de vin blanc qu’on sirote entre chaque morceaux à aplatir. Il n’y a qu’à se vider l’esprit : plus de boulot, plus de collègue de travail trop demandant, plus de date de tombée dépassée, plus de téléphone qui sonne trop souvent. D’ailleurs, j’avais oublié : il n’y a qu’à fermer la sonnerie du téléphone. Il n’y a qu’à s’installer en face d’un mur ou s’adosse un faux Van Gogh coloré et souriant ou alors en face d’une bibliothèque remplie de bouquins qu’on n’a pas tous lus encore et qui nous font rêver le soir.
Il n’y a qu’à faire tout ça et puis…
La magie opère.
La magie, oui-oui!
La magie… du repassage.
Ça vide l’esprit à un point tel qu’on ne fait que fredonner sur les airs de trompette jazzés et romantiques et qu’on ne peut s’empêcher de sourire tranquillement, doucement. On sourit en se dandinant doucement les hanches en compagnie de son nouvel et si vieil ami Glenn et aussi à se doter d’un peu de pétillant dans l’œil en imaginant un beau grand gars qui arrive par derrière en posant ses mains sur nos hanches et surtout, surtout, un doux baiser dans la courbe du cou, juste à mi-chemin entre l’oreille et l’épaule, juste où ça fait frissonner assez pour être un peu chatouillant mais pas trop. Un beau grand gars juste assez musclé mais pas trop aux épaules superbes, larges et découpées. Un vraiment beau gars, juste assez beau mais pas trop. Un beau grand coco si possible, oui avec un joli crâne tout doux et affamé de caresses et de jeux de doigts étudiés qui font respirer profondément et chaudement. Un beau grand gars donc, qui est content d’avoir des chemises en plein état de repassage, mais qui est encore plus content d’avoir une jolie demoiselle en nuisette, et surtout nus pieds et les oreilles pleines de jazz, un sourire aux lèvres en train d’enlever les plis ingrats de ses chemises imposés par sa super sécheuse high-tech.
Aaaaahhh… vous la voyez la magie??

Bon, c’est kitsch, c’est têteux, c’est vieux jeu, mais… ça me rend bien et relax et douce et tranquille moi.

Et puis, je suis désolée, mais c’est pas le fait de trimballer un grand sac noir qui empeste le passé date et qui se troue à cause qu’on a les ongles trop longs et qu’il a le plastique trop mou qui me fait germer des idées aussi chouettes dans la tête!

Alors voilà!
Je déteste sortir mes vidanges.
Et ce soir, c’est le soir des ordures. Je suis donc sortie jusqu’à ma poubelle sur mon perron, je l’ai regardé, je l’ai même ouverte, j’ai fixé ce putain de sac noir trop mou et trop mince et... j’ai refermé le couvercle. Tout simplement. J’attendrai à jeudi. Il n’était pas plein de toute façon!

Et peut-être que demain, oui, peut-être demain j’irai chez mon ami avec mes cd de Glenn Miller et ma nuisette pour repasser ses chemises alors qu’il sera parti faire whatever et je rêvasserai face à sa bibliothèque à lui (ça fera l’affaire). Je rêvasserai à un beau grand gars... bon ça le fait, vous aviez déjà compris la première fois, je n’insisterai pas.

Mais bon, j’insisterai sur le fait que je n’aime pas accompagner mes poubelles jusqu’à côté de l’arbre devant chez moi.
J’aime tellement peu ce moment de la semaine que je rêve d’un beau grand gars tendre et fort à la fois alors que je repasse mes serviettes de table... ou les chemises d’un copain!