27 décembre 2006

Moi et la jeune femme au Noël triste

J'ai une histoire à vous raconter.
Ce matin, j’ai rencontré une jeune femme d’une tristesse immense.

À son réveil, la jeune femme au Noël triste a regardé son cellulaire pour voir la date du jour. Il lui a répondu, sans émotion aucune que tout Montréal s’éveille au 27 décembre.
Déjà.

Ouf! Elle a eu l’air un peu soulagée, mais troublée en même temps.
C’est presque fini pense-t-elle. En fait, techniquement, c’est fini.
Les dés sont joués.
Les cadeaux sont déballés.

Elle ne parle pas des siens bien sûr. Elle n’en attendait pas. Elle n’en demandait pas non plus. Elle n’en voulait pas.
M’enfin elle a tout de même reçu deux. Une copine lui a aussi mentionné l’existence d’un troisième. Toujours à venir celui-là. Elle espère qu’il ne tardera pas. Le plus vite, le mieux.
Ce n’est pas l’excitation ou l’anticipation qui lui fait dire ça. Simplement l’impatience de mettre derrière elle le temps des Fêtes 2006, alias « Cauchemar 2006 ».

La jeune femme au Noël triste s’est forcée à se lever. Les derniers jours, elle est restée dans son lit beaucoup trop d’heures.
Je vous résume.

Le 22 décembre, elle a répondu à l’appel d’un ami lointain, en ville pour la soirée seulement. Elle est allée au restaurant avec lui et ses amis campagnards. Elle est allée danser avec eux. Elle a rencontré un beau touriste qui a dansé avec elle et l’a courtisé. Elle a fini la nuit seule avec son ami lointain à danser jusqu’au matin, comme elle aime faire. C’était chouette cette nuit avec son ami. Super ami lointain avec qui elle entretient une espèce rare d’amitié. Aucun malentendu, jamais, aucun sous-entendu non plus, jamais. Dans la nuit, plusieurs autres hommes lui ont souri en jouant à l’électron autour de la belle dansante et souriante. Elle s’est sentie belle, elle s’est sentie bien.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama et a cherché le sommeil en pleurnichant. Elle aurait aimé être avec Lui. Mais elle est contente tout de même d’être sortie, d’avoir joué à l’être humain sociable durant toute une nuit.

Le 23 décembre, elle est allée prendre un verre avec un bel inconnu rencontré la veille. Elle s’est forcée, sous les conseils (et gentilles menaces) de son âme sœur, à s’habiller, se maquiller, se peigner, comme pour un vrai rendez-vous. Elle s’est mise belle. Elle est allée. Elle a discuté. Elle a ri quand il le fallait. Elle a bien joué son rôle.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama et a pleuré. Elle a pleuré en pensant que l’homme plus qu’intéressé et intéressant avec qui elle avait passé la soirée n’était pas Lui et donc ne lui plaisait pas vraiment au fond.

Le 24 décembre, elle s’est tirée du lit à 14h00. Elle a tout de même répondu à l’invitation à souper d’amis l’ayant un peu prise en pitié et ne voulant pas la laisser seule un 24 décembre. Bien gentil, merci a-t-elle dit. Elle est allée. Elle a souri quand il fallait. Elle a déballé les deux cadeaux portant son nom. Elle a donné des becs. Elle a dit merci. Elle a bien joué son rôle. Ces êtres altruistes et généreux qui lui tenaient compagnie étaient plus que gentils, mais ils n’étaient pas sa mère, la tradition des Fêtes voulant que le soir du 24 lui soit réservé depuis toujours.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama. Elle a pleuré un peu, mais juste un peu cette fois, l’alcool l’ayant aidée à s’endormir rapidement.

Le 25 décembre, c’est à 16h00 qu’elle est sortie de ses draps. Presque aussi fripée que son oreiller. La faim lui tiraillait l’estomac. Elle a mangé, un peu n’importe quoi. Elle n’a pas trouvé la force de répondre aux appels d’un autre ami, tout aussi altruiste et généreux, qui ne voulait que son bien. Ça l’a rendu triste, je l’ai vu dans ses yeux de jeune femme.
Puis elle est retournée au lit, dans le confort de son pyjama, qu’elle n’avait même pas pris la peine de quitter. Elle a beaucoup pleuré cette fois, en pensant à son ami si gentil qui aurait aimé profiter de sa compagnie ce soir et qui aimait bien sa compagnie en général alors que Lui n’en voulait plus.

Le 26 décembre, par contre, elle m’a surprise et je crois qu’elle s’est surprise elle-même. Elle a pris sa douche de bon matin, s’est habillée, s’est fait un déjeuner équilibré (avec tous les groupes alimentaires, oui-oui, tous!). Elle a vu la neige dehors et elle a souri. Elle avait l’air sincère cette fois, je vous le dis. Elle est sortie ensuite. Elle s’est dirigée, comme un zombie vers les grands magasins du centre-ville pour braver l’ultime épreuve… le Boxing Day!! Bain de foule, pendant plusieurs heures. Elle ne s’est battue avec personne. Brave jeune femme, elle a même souri à chacune des caissières l’ayant servie.
Puis elle est retournée chez elle, mais elle n’a pas pu attendre le confort de son appartement pour pleurer. Elle a bien fait ça par contre quand ça l’a prise à la gorge dans le métro. On aurait dit qu’il s’agissait d’un rhume. On aurait dit que les larmes venaient aux yeux suite aux bâillements qu’elle feignait artistiquement.

Et donc, aujourd’hui, son cellulaire lui a appris qu’on était le 27 décembre. La jeune femme au Noël triste a bien vu que Noël, c’est terminé le 27 décembre. Alors elle a décidé que ce serait le jour du grand ménage. Elle a vidé les quelques boîtes qui la narguaient encore d’un coin de son appartement. Elle est restée à la maison, oui, mais elle s’est habillée pour le faire son ménage. Elle a tout lavé! Du plancher au derrière du frigo, de ses draps au bol de toilette, en passant par le rideau de douche, tous les miroirs qui la regardent chaque jour, les hélices de son ventilateur de plafond, et même le dedans de sa laveuse! Bon, ça c’était un peu extrême, elle me l’a avoué elle-même. Mais de cette façon, au moins, son cerveau était occupé. Elle a par contre fait une petite erreur de parcours… un tout petit instant, je me suis retournée et elle en a profité pour Lui écrire.

J’ai essayé de lui dire que c’était une mauvaise idée. Mais c’était déjà fait, je n’y pouvais plus rien. Je l’ai donc quasiment convaincu que ça pouvait être vu comme faisant partie de son ménage et que maintenant, elle ne devait pas attendre de réponse ne menant nulle part et qu’elle devait faire comme Lui et regarder devant.

Son Noël toute seule a été difficile, je peux vous le dire, j’ai tout vu.

Par contre, la nouvelle année arrive. Une belle année toute neuve et vierge pour la jeune femme. Bien sûr, elle sera seule une grande partie de cette prochaine année également.

Mais, maintenant qu’elle a compris qu’elle devait comprendre que ce n’est pas Lui, mais bien sa mère qui lui manque, elle pourra être bien seule.
Et bientôt, elle aura compris qu’elle doit comprendre qu’au fond elle peut être bien toute seule tout simplement parce qu’elle est la plus meilleure de toutes les jeunes femmes.
Alors, elle pourra finalement être bien et elle ne pleurera plus toute seule en pyjama.

Plus que quatre jours avant le début de l’année 2007.
Est-ce que je vous ai dit que l’année 2007 serait une grande année pour la jeune femme au Noël triste?
C’est un secret, mais elle ne m’en voudra pas de vous l’avoir dit.
Elle ne m’en voudra pas, parce que dans 4 jours, elle ne sera plus la jeune femme au Noël triste, elle sera la jeune femme la plus meilleure de toutes les jeunes femmes. Faudra donc pas vous étonner de la voir faire des trucs un peu fous. Elle inventera des mots et des structures de phrases pour ses prochains écrits. Elle portera parfois des lunettes fumées dans le métro. Elle voyagera, très loin et toute seule. Elle sourira à des inconnus dans la rue.
Elle le faisait tout ça avant, vous savez. Elle le faisait, tant, si tellement souvent.
Elle souriait à des tas d’inconnus un peu partout. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle a connu son cher Coco qu’elle aime tant.

S’il savait Coco… S’il savait comme la jeune femme au Noël triste est heureuse qu’il soit dans sa vie. S’il savait comme il lui fait du bien à sa façon.

C’est étrange et peu de gens peuvent comprendre. Peu de gens peuvent comprendre parce que très peu de gens vivront un jour ce qu’ils ont. Ils sont la preuve vivante que deux êtres vivants peuvent être proches et s’aimer beaucoup sans être amoureux.

À l’instant où j’écris ces lignes, je l’espionne du coin de l’œil, la jeune femme au Noël triste. Elle ne me voit pas, mais moi je la vois dans le miroir (propre comme pas un!) du salon. À la seconde où j’ai mentionné Coco, je l’ai vu se mettre à sourire et à rayonner sans y penser.
Littéralement, elle rayonne.
Et moi, je lui souhaite des tas d’autres Cocos en 2007.
Des tas!
Elle le mérite, la jeune femme au Noël triste. Elle mérite de devenir la jeune femme au quotidien extraordinaire!

12 décembre 2006

Mon soupir de contentement

Enfin! Les Guides sont fin prêts, tout est parfait, ils seront chouettes, remplis de belles idées de sorties et de vacances et surtout, surtout, ils seront beaux et les deux filles qui y ont donné leurs âmes pour en faire un chef-d’œuvre en seront fières.

Moi et ma collègue martyre, on a passé plus de temps ensemble dans les dernières deux semaines que deux siamois ayant atteint l’âge vénérable de trois ans. Bon j’exagère un peu, mais pas tant que ça si on considère qu’on se tapait le co-voiturage à 9h00 du mat et qu’en sortant que chez la boîte de graphisme à 23h00, on se payait le luxe d’un souper hautain, assises au bar du Continental avec notre superbe bouteille de vin, à se faire reluquer par Eric Lapointe. Vraiment! On se laissait le temps de dormir 5-6 heures et puis ça recommençait de la même manière le lendemain.

Voilà donc, on était BEAUCOUP souvent ensemble.

Mais comme si ce n’était pas assez et comme vous avez pu le lire la semaine dernière ici même, j’ai pris en main mon Compostelle et j’y suis allée avec elle. Grande copine vous dites? Et après elle s’insurge du fait que je parle d’elle dans mon blog en utilisant les mots boss, patron ou collègue... Si tu ne le vois pas que je t’aime ma petite, on a un souci et faudra se faire une réunion de blanc d’yeux pour régler ça.

Bref.

Revenons à nos moutons.

On est parties, toutes les deux vers 16h00 vendredi dernier pour Compostelle, mieux connu dans la province sous le nom de Tremblant. Un superbe forfait incluant une nuit d’hébergement, le petit-déjeuner pour deux dans un section fermée du restaurant et surtout, des soins de massage et exfoliation on ne peut plus alléchants et nécessaires.

En chemin, on placotte, on papotte, on un peu peur d’être en retard puisqu’on est au neutre à quelques reprises, en plein milieu de l’autoroute. Mais non, on arrive à temps. Nos soins sont réservés pour 17h00, il est 16h50 quand on fait notre check-in. Par la peau des fesses qu’on dit?

On porte nos bagages ultra-légers à la chambre munie d’un délicieux foyer et d’une vue sur lac et montagnes... Miam! Et tout de suite on redescend pour aller se faire tripoter par le charmant Gregoryyyyyyyyyy aux mains habiles et pétrissantes. Re-Miam! Par la suite, je me tape une exfoliation suivi d’une mucho-hydratation. Comme le soin que j’avais choisi à la base était un gommage aux sédiments marins ou un truc du genre et qu’on est en pleine pénurie de sédiments marins ces temps-ci, on m’offre un upgrade intéressant et on me fait profiter d’un produit plus dispendieux, mais bien plus chouette : une exfoliation aux grains de café et à l’orange... Triple Miam!!!

J’ai même lâché un soupir sonore alors que des doigts magiques me pétrissaient la plante des pieds avec des grains de café moulus... J’ai d’ailleurs cru sentir une mini-hésitation dans les gestes du thérapeute à cet instant précis. Oups! Je m’abstiens et me retiens pour le reste de la séance.

Wow!

Ma copine vient me rejoindre après cette séance de jouissance des sens, en robe de chambre, molles comme pas possible, dans le salon-jungle du centre de détente, en me regardant avec les yeux à demi-clos et un sourire niais aux lèvres. Je lui souris grandement et largement à la façon du repos du guerrier après une partie de jambes en l’air digne d’une mention spéciale avec étoile dorée. On se demande mutuellement comment on va faire pour ne pas s’endormir dans la face de l’autre au resto avant la fin du repas. Juste d’être arrivée à formuler une phrase complète (à deux, il faut le spécifier) avec verbe, sujet et complément (dans le désordre et sans suite logique, cela dit, mais tout de même) nous a demandé des efforts inhumains.

On se rend tout de même au restaurant (très sympathique soit dit en passant!) que nous a référé mon collègue-sauveur Bob, mieux connu sous le nom de grand sage. On aime bien la place, c’est sympathique à souhait, pas guindé du tout, et le décor rappelle une ancienne gare ferroviaire. La bouffe est succulente, le vin coule bien et les discussions aussi.
Pub gratuite : Antipasto à Saint-Jovite – verdict : 7,5 sur 10

Voilà.

Le retour à l’hôtel se fait tranquillement et rondement. C’était succulent, comme mentionné plus tôt, mais on a réussi à terminer, de peine et de misère, la moitié de notre pizza. Ouf!

Arrivées à la chambre, je fais sauter le bouchon du champagne que je nous offre pour la célébration du moment post-Guides. On boit dans les verres de salle de bain, on discute, on rit et on pleure par moment, on se confie, on refait le monde et puis... ma copine crash et va se coucher.

Je me colle sur SlowMo, ma tortue toutou, cadeau de mon Italien, qui a été l’heureux élu pour faire le voyage avec moi. Je le flatte doucement en regardant le feu danser. J’ai des autoroutes dans le cerveau. Ma mère aimerait bien cet endroit. Ma mère aimerait bien ma grande amie. Ma mère... elle l’aurait fini son champagne, elle!! hihi

Réveil tranquille samedi matin, je me tourne et me retourne un peu. J’ai dû dormir en diagonale pour ne pas avoir les orteils en dehors des frontières du lit, mais j’ai somme toute très bien dormi. SlowMo aussi me dit-il. Je jette un œil vers le lit voisin, ça dors dure encore. Pas un mot, je n’ouvre pas les rideaux et j’attends gentiment que le réveil sonne pour nous empêcher de louper le déjeuner.

Une fois les œufs, saucisse, jambon et bacon ingurgités (ouf!) on refait notre baluchon et on part se balader à Tremblant. Joli village Lego donnant l’effet d’un conte de fée pour riches, il fait bon s’y balader. J’en profite pour faire un tour chez Helly Hansen, où je sais que je dépenserai une bonne partie de ma prochaine paye, et je déniche un succulent manteau... qu’ils n’ont pas à ma taille dans la couleur désirée. Je dis oui à l’offre de livraison personnalisée du gentil vendeur, qui, tiens (!) ne m’a toujours pas appelé. À suivre.

À l’extérieur il fait bon. Il neige un peu, juste pour faire joli. Puis c’est un soleil extra qui se pointe. C’est le 24 heures de Tremblant qui est lancé sous notre nez à midi tapant. Des fous, je vous dis, des fous! Mais dieu que c’est chouette! Je m’amuse comme une petite folle et ma copine se gèle les pieds, faute de bottes adéquates (ou plutôt de bottes tout court!).

Avant longtemps, on décide (lire : elle me dit) de partir, mais je mets mes conditions – on DOIT impérativement aller se réchauffer le bout du nez au-dessus d’un succulent espresso au café en bas tout près de l’entrée du Village. C’est accueilli avec joie. Je souris alors avec quatre dents de plus et j’en commande un double, court pour me payer la traite.

Résultat : je n’ai pas cessé de jacasser comme une pie tout au long du chemin du retour. Ma pauvre amie cognant presque des clous et ne pouvant placer un seul mot!

Wow!
Ce que c’était chouette Compostelle!
Tout ce qui me manque maintenant, c’est... Gregoryyyyyyyy!!!

07 décembre 2006

Mon Compostelle à moi

Un grand sage un jour m’a dit : « Avant de sauter ta coche, trouves-toi un Compostelle ».

Bon, c’était pas vraiment un grand sage, c’était tout simplement mon collègue de travail, Bob.

Depuis des semaines, que mon cher ami Bob, de son côté du paravent, m’entend soupirer, grogner ou même pleurnicher des suites du stress et de la montagne de travail qui m’aveuglait.
Bob-le-sage, il a entendu tout ça.
Bob-le-sage, il a vu plus clair que moi dans mon jeu.
Bref, Bob-le-sage m’a dit de faire comme Ti-Jacques et de me fixer un Compostelle pour « l’après » du rush, question de ne pas perdre les pédales.

Je n’ai rien de Saint-Jacques, j’en conviens. Mais tout comme lui, je me suis fixé un but, une récompense qui valait la peine de repousser mes limites un tout petit peu plus, pour en sortir, non pas Sainte, mais saine d’esprit.

J’ai donc suivi les conseils de Bob-le-sage.
Mon Compostelle n’a rien de divin ou d’ésotérique, mais il est savoureux, ça oui!!

Je me suis prévu la gâterie de partir pour Tremblant (je vous avais bien dis que ça n’avait rien à voir avec le vrai Compostelle) pour une nuit, accompagné de soins relaxants… Miam!

Bon, mon plan était fixé pour la semaine prochaine avec un bel homme ténébreux qui aurait ajouté aux charmes de Compostelle, mais mon « accompagnateur » s’est désisté à la dernière minute et j’ai donc dû me démener pour lui trouver un remplaçant.
Chose faite.
Mais j’ai également dû changer mes dates pour pouvoir profiter de ce remplacement. Chose faite là aussi!
Je le veux mon putain de Compostelle et je l’aurai, coûte que coûte!!!

OK, OK, souffle, Marie, y a pas de quoi s’énerver, pas si près du but...

Je pars donc pour mon Compostelle, l’esprit léger, le cœur (presque) en paix et le sourire aux lèvres, demain!

Mais, j’ai un tout petit tini-wini souci, c’est que depuis hier, je suis « baladh »...
J’imagine que quand la pression tombe, alors que le système immunitaire est à terre, que la fatigue est à son comble et que des tourments de cœur s’en mêlent (ou s’emmêlent), ça donne... un gros gros rhume!

Le gentil et tout doux Joël avec qui j’ai fait les réservations pour les soins plus tôt ce matin croyait même me réveiller quand il m’a rappeler. Je lui ai expliqué que, non, j’étais bel et bien réveillée, mais bel et bien malade également.

Il a rit gentiment quand je lui ai demandé s’il y avait des contre-indications aux soins choisis quand on est malade comme moi... Bien sûr que non! Mais bon, je vois ça d’ici : les gouttes de morve me pendouillant au bout du nez alors que je vais me faire masser et je ne pourrai rien faire d’autre que de renifler périodiquement et de regarder les gouttes se laisser tomber jusque sur le plancher. *_*

On verra bien!
C’est donc un rendez-vous avec la détente à Tremblant/Compostelle demain soir.
J’ai hâte de voir ça!! J’ai hâte de vivre ça!!

Je vais d’ailleurs commencer dès maintenant avec un bain de pieds accompagné de traitements, massage et application de crème en règle. Bon, c’était plus chouette quand c’était la belle Emilie qui le faisait pour moi à Lyon, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie!

Je vous reviendrai avec les détails du Compostelle la semaine prochaine, alors que je serai un peu plus zen!!

03 décembre 2006

Insomnie, quand tu me tiens...

Ouf!
On est enfin le matin.
On est enfin dimanche matin.

Je pense que je viens de terminer la nuit la plus longue de l’histoire de l’humanité.

J’ai clôturé le mois de novembre avec plus de 75 heures d’heures supplémentaires à reprendre. J’ai enfilé 4 jours de douze loooooooongues heures de travail. Travail de moine, cela dit, à faire la révision d’épreuves pour la prochaine édition du Guide qui sera publiée sous peu. Le dernier de ces 4 jours était hier, samedi. J’ai travaillé d’arrache-pied avec ma copine/patron, un peu au bureau, un peu chez elle. Je suis rentrée chez moi, brûlée, fatiguée et ne désirant rien de plus que de m’écraser la joue sur l'oreiller.

Demain, pas besoin de me lever.
Demain, pas besoin de travailler.
Vivement demain!

Je marche vers chez moi (à peine 2 coins de rue de chez elle), mes sacs pendouillants au bout des bras, piteuse, comme un prisonnier traînant son boulet.

Demain...
Ce que je serai bien demain!
On ne sera plus aujourd'hui, demain.

J’arrive chez moi vers 1h du matin et, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « go! », je me suis débarrassée de mes verres de contact, de mon maquillage et de mes vêtements et je suis déjà sous les couvertures, à rêvasser (c’est le cas de le dire) à tous les beaux rêves qui envahiront mon esprit au cours des prochaines heures.

Mais non.
Rien.
Rien de rien du tout ne vient.

Je suis fatiguée. Claquée. Brûlée.
Physiquement, j’ai l’impression d’être un avion ayant crashé. Mais ma tête est tout éveillée et mes yeux sont grand ouverts.
Qu’est-ce qui se passe?

1h35.
Je regarde mon plafond blanc. J’ai un million de pensées qui se bousculent derrière le front. Mon cœur bat la chamade. J’ai froid.

2h04.
J’entends des voisins de l’étage du dessous qui se chamaillent. Il y en a des pires que moi me dis-je. Ça me soulage à peine. L’homme cri comme un demeuré. J’entends des « tabarnak » et des « câlisse » bien distincts, sortant d’une gorge dilatée de colère. Ouf.
Je me dis que je suis bien dans mon lit.
Mais pas tant que ça apparemment. Je n’arrive pas à trouver LA position qui fera venir Morphée.

2h20.
Je me mets à compter les moutons. Quand je vois arriver le 140e, je lui dis bê-ê-êtement de rentrer chez lui... c'est drôle, je garde un peu d'humour, même insomniaque et crevée!
J’abandonne l'idée des moutons, ça ne mène à rien.

2h45.
Je tourne et me retourne dans mon lit. J’essaie sur le dos. Les jambes croisées, les jambes allongées, les jambes écartées. Les bras en croix, les mains sous mes fesses ou alors croisées sur la poitrine, comme une morte. Rien n’y fait.

3h00.
Ça fait deux heures que je suis couchée et je suis loin de m’endormir. Je ne ressens en fait aucune fatigue.
J’ai pour seules compagnes les quintes de toux de mon voisin de pallier.
Pauvre homme. Lui non plus ne dort pas s’il tousse.
Je me sens tout à coup très proche de lui, même si je ne l'ai jamais croisé. Je compatis.
Comme je le fais pour calculer l’approche des orages électriques, je compte les secondes séparant chaque toux.
20 secondes; 1 minute 4 secondes; 3 secondes.
Là aussi j’abandonne. Aucune statistique sûre ne peut sortir de ce calcul de toute façon.

3h33.
Je fais un vœu.
Celui de m’endormir.
Je peux vous le dire, ça ne fait rien, puisqu’il n’a pas fonctionné de toute façon!

3h50.
J’ai le cerveau qui bouillonne.
Je pense à ma journée passée, qui a d'ailleurs très mal débuté.
Je me suis faite jetée par un homme que je croyais être un bon ami et en qui j’avais totale confiance. Après m’être habituée à sa carapace d’acier, non sans quelques ecchymoses, celle-ci s’était transformée pour se couvrir de pics et de lames acérées et je l’ai reçue en pleine gueule. Un courriel un peu hargneux m’a annoncé que c’est était assez, qu’il n’était, selon ses dires, pu C-A-P-A-B-L-E de m’endurer. En guise conclusion, outre les activités « ludiques » parfois partagées, j’étais devenue pour lui tout à fait insupportable et il n’en pouvait plus de me côtoyer.
Ouf.
Coup dur à encaisser en plein rush de travail, en période de fatigue intense.
À chacun sa délicatesse et son courage.

4h11.
Je secoue la tête. Je dois arrêter de penser à lui et à ses paroles. Ça ne mène à rien de toute façon. Je me convaincs en me disant que, lui, il dort certainement sur ses deux oreilles à l’heure qu’il est que je suis la dernière chose dans son esprit.

4h17.
Je me positionne sur le ventre, les bras sous mon corps, les jambes allongées. Je remonte une jambe sur le côté. J’essaie l’autre. Je me tourne sur mon flanc et adopte la position fœtale.
Vous pouvez bien rire, mais j’ai même essayé de sucer mon pouce... Mon ongle me blessant le palais, j’ai vite abandonné ça aussi.

4h59.
J’y comprends rien.
Je n’ai jamais fait d’insomnie de toute ma vie et je n’avais pas prévu ça à mon agenda avant d’avoir soufflé mes 70 chandelles!
En plus, mon voisin ne tousse plus, il doit dormir, le chanceux.
Ça me fâche de ne pas pouvoir contrôler mon corps.
D’ailleurs, ce dernier semble en arracher.
Mon ventre fait des « blobblblblblbblbl » bizarres. Je fais pipi aux 15 minutes. Et mon foie me donne l’impression de s’être transformé en brique, tant par la sensation interne qu’au toucher.
J’ai le nez gelé, mais les aisselles trempées.
Je sens mon cœur battre vite. Trop vite. Ça me stress et l’effet psychologique d'entraînement est fulgurant. Palpitations, tempes qui tremblent, je vais même jusqu’à m’imaginer un mal étrange au bras gauche...
OK, dors Marie, c’est tout dans ta tête.

5h11.
C’est peut-être dans ma tête, mais j’ai maintenant envie de vomir et ce que je sens remonter, ce n’est pas du tout dans ma tête!
Mais non, mais non, je n’ai presque rien mangé, je ne peux pas être malade, ce n'est pas ça. Ou alors c’est tout à fait ça. Calmes-toi mon petit corps qui trime dur. Endors-toi un peu, juste un peu et demain matin, je te promets un copieux petit-déjeuner. Tout ira mieux demain...

5h20.
Tout ira mieux demain.
Ouais! Tu parles!
Le souci, c’est que je ne travaille pas demain. Je n’aurai donc pas de quoi m’occuper l’esprit comme hier et j’aurai tout le temps pour ruminer les mots blessants du beau grand brun.

Qui pourrais-je bien appeler pour me changer les idées?
Jipi? Oui! C’est certain que Jipi sera là pour moi. Mais Jipi, c’est une marmotte. Il ne sera pas dispo avant l’après-midi c’est certain. Avant ça, il sera trop occupé à cultiver les plis d’oreiller sur sa joue. Chanceux!

Pirlouie? Sa belle a bien plus besoin de lui ces temps-ci que moi. Je lui laisse.

Coco? Il a un bébé Coco, il sera levé tôt, c’est sûr. Par contre, Coco est toujours très occupé et il passe souvent ses week-ends à s’ajouter de nouvelles connaissances dans le crâne. Je vais certainement le déranger.

Ma copine/patron? Elle me serait toute dévouée, c’est certain. Mais ça fait quand même six jours d’affilé qu’on est encabanées ensemble toute la journée à travailler, discuter, rire, pleurer. Je l’aime bien, mais...

La belle Julie? Elle me l’a dit qu’elle ne serait pas là ce week-end. C’est peine perdue.

Voilà donc.
Je serai toute seule.
C’est pas grave.
Je vais survivre.

5h32.
Je me fais un horaire bien rempli pour demain. J’éplucherai les circulaires de pharmacies, je ferai ma tournée des spéciaux. Il me faut des mouchoirs et aussi du liquide à verre de contact. Peut-être une nouvelle brosse à dent?
J’irai m’acheter 4 bouteilles de Perrier à 99¢ chez IGA avant que le spécial ne finisse.
Je pourrais aller faire un tour à la bibliothèque pour me trouver un petit bouquin à dévorer les nuits sans sommeil. C'est ouvert le dimanche?

Je pourrais... l’appeler...

NON!
Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Endors-toi espèce de grande échalote à la tête trop pleine!

5h55.
Je fais un autre vœu.
Le même.

...

7h10.
Hmmmm...
Je crois que j’ai dormi un peu entre mes deux consultations de cadran. C’est bien!
C’est pas assez, mais c’est bien.
J’y suis arrivée une fois, ça reviendra.

9h45.
Ce n’est pas revenu.
J’abandonne.
De toute façon, c’est le matin.
On est enfin le matin.
On est enfin dimanche matin. Tu parles!

Vivement lundi. Pitié, faites arriver lundi.