27 février 2007

Je suis une addict

He oui!
Je l’avoue.

Je suis une addict.

« La jeune femme se lève et s’avance au micro. Elle regarde timidement tous ces gens qui l’observent en attente. Elle s’éclaircit la gorge, puis :
- Bonjour.
Elle fait une pause.
- Je m’appelle Marie et je suis une addict. »

Bon. Ok. Je ne suis pas addict à ce point-là quand même. C’est profond mon truc, mais c’est tout de même pas malsain!

Je tombe vite addict aux choses qui me plaisent. Un exemple? Je suis totalement addict à une paire d’yeux bruns très sérieux et durs qui passent subitement au vert quand ils se sentent légers et amoureux. Dès le premier soir (suivi rapidement par le premier matin) je suis devenue addict de ces yeux. De ses yeux. Même aujourd’hui, après si longtemps; même après avoir changé de côté d’océan; je les vois ces yeux changeants quand je ferme les miens.

Mais bon, je ne suis pas juste addict à des trucs à l’eau de rose, romantico-mocheton comme ça. Je suis addict à des choses vraiment moins dangereuses et beaucoup plus débiles!

Étant à la base un peu débile moi-même, c’est pas étonnant au fond que je sois addict aux trucs débiles.

  • Je suis addict aux Rockets, ces petits rouleaux de bonbons si bons…
  • Je suis addict aux p’tites boules colorées et sucrées que je mets sur ma crème glacée à la vanille.
  • Je suis addict au jeune garçon que je croise souvent dans le bus 193 le matin en chemin vers le boulot et qui, du haut de ses 4 ans, lance un « allo » haut et fort à chaque passager qui passe devant lui avec un sourire plus grand que la vie.
  • Je suis addict au beau – que dis-je, au superbe – charme de James Hyndman et de son coco. **soupir**
  • Je suis addict aux chansons tristes de Damien Rice, qui, comme l’adjectif l’indique sont tristes et me font pleurer à chaque écoute.
  • Je suis addict de ses grandes mains qui me caressent le bas du dos et les fesses quand on se colle au réveil.
  • Je suis addict à mes quelques chandails (le rose pâle, le gris que ma mère m’avait offert il y a longtemps et le vert au col en V, pour ne nommer que ceux-là) qui donnent l’air à mes seins d’être plus gros que réel.
  • Je suis addict aux matins où, juste après m’être maquillée, peignée et habillée, je m’observe un instant dans le miroir et je me dis : « Ouais… pas pire pantoute! ».
  • Je suis encore plus addict aux soirs où, une fois en pyjama, démaquillée et décoiffée, je me dis la même chose.
  • Je suis addict aux découvertes musicales que me font vivre mes Jo-le-Taxi et mon beau grand brun.
  • Je suis addict aux blagues idiotes du genre que le Bonhomme Carnaval pu de la bouche parce qu’il a pété dans son costume.
  • Je suis addict à mes amis qui trouvent drôle que je m’éclate de rire en pleine rue ou dans un restaurant quand il me racontent des blagues idiotes sur le Bonhomme Carnaval.
  • Je suis addict des bouquets de fleurs qu’on m’offre trop – oh! tellement trop – peu souvent…
  • Je suis addict aux compliments que je reçois quand je parle en italien si facilement.
    Je suis addict à l’émission CSI, CSI New York, CSI Miami (à quand le CSI Chicoutimi??) qui détaillent des morts mystérieuses pour toujours trouver le meurtrier en moins de 60 minutes!
  • Je suis addict aux découvertes culinaires que je fais quand je mélange des trucs ou que je fais des essais qui rendent mes papilles joyeuses.
  • Je suis addict aux soirées près d’un feu de foyer, collé contre un bel homme et qui se finissent dans un bain moussant.

Voilà donc mes quelques-uns de mes aveux.
Alors vous me trouvez débile?
Je suis certaine que vous êtes, vous aussi, addict à plusieurs trucs, débiles ou pas. Je me trompe??
Peut-être même êtes-vous addict à une débile addict à des trucs débiles qui se livre sur son blogue juste pour le plaisir exhibitionniste de la chose…

21 février 2007

Mon entraînement adrénalineux

Adrénalineux.
Cousin du mot adrénaline.
Ça n’existe pas comme mot, le dictionnaire de mon logiciel de traitement de texte me le confirme de par le zigzag rouge qu’il me fout sous le mot et sous les yeux.
C’est pas un mot donc, mais je m’en fous. Je dirais même plus, je m’en fiche. Je dirais même encore plus, je m’en contrebalance!!

Voilà.
Mauvaise journée aujourd’hui. Mercredi. Mercredi pas chouette.
J’arrive tôt au boulot en me disant (souriante) que je vais partir tôt également et que j’irai au gym pour, non seulement faire mon entraînement habituel, mais aussi participer à un de ces cours de danse/aérobie/hip hop/cardio/tae quelque chose/abdo-fesses/baladie/je ne sais trop quoi.
Belle résolution.
Aucune chance que ça n’arrive.
C’est le printemps qui s’en vient à grand pas. Ça sent. Ça sent le printemps, non pas à cause des merdes de chiens qui décongèlent, mais bien à cause de la surcharge de travail qui se pointe déjà à l’horizon. Surcharge donc qui me voit toujours assise à mon bureau, dictionnaire ouvert à gauche, clavier qui tapote devant et téléphone qui sonne à droite, à la noble heure de 19 h 00.
Il fait noir dehors maintenant.
On s’en fiche que les jours allongent, puisque aujourd’hui, il fera noir quand je sortirai du boulot.

Merde!

Et là je m’énerve, je fulmine et ça me fait un petit peu chier d’être encore ici, seule avec ma collègue/boss/amie de surcroît, qui, pauvre elle, partira sans doute bien plus tard que moi!
À cause du stress mental que je me fais subir à cause de la petite ridicule horloge du coin de mon écran d’ordinateur, j’ai un mal de tête qui se pointe à l’horizon.

Double-Merde!

Courir et sauter dans tous les sens avec un mal de tête, c’est pas l’idéal.
J’annule mon soir au gym?

Le souci, c’est que demain je pourrai pas y aller, j’ai des plans, et que vendredi non plus je pourrai pas y aller, j’ai d’autres plans.

Je quitte le bureau, mitigée, fatiguée, ne sachant trop si je dois déclarer forfait ou me rendre tout de même audit gym.
Arrivée au coin de Pie-IX et Pierre-De Coubertin, là où le bus express est normalement, je constate, bien évidemment, qu’il est bien passé l’heure des bus express! Il est maintenant presque 20 h 00. Je décide donc de marcher jusqu’au métro suivant pour y prendre le bus qui me portera juste au coin de mon gym. Je marche si vite de par ma frustration adrénalinée (ça commence) que j’y suis en 5 minutes!

J’embarque dans le bus. Je m’assois (je m’affaisse). Tranquille, j’écoute ma musique jusqu’à mon arrêt, bien des coins de rue plus loin. Une fois hors du bus, qu’est-ce que je ne vois pas au coin de la rue? Le bus Jarry. Celui qui me mènerait en 12 minutes au coin de chez moi.
C’est tentant.
Je résiste à la tentation. J’attends que la lumière passe au vert. Je le regarde s’éloigner. J’attends que le petit bonhomme blanc s’allume. Je traverse et je me rends au gym.
Victoire!
J’y suis!
En plus, à cette heure, bien plus tardive que les autres fois où je suis venue, il y a bien moins de monde.

C’est chouette.
Je souris.

Je me change et me rend presqu’en galopant (bon, là j’exagère un peu!) jusqu’aux tapis roulants. Et je programme le mien : 40 minutes, 12 kilomètres/heure, inclinaison de 4.5!
Nounoune...
Note to myself : trop c’est comme pas assez!
Avant longtemps je suis à bout de souffle, j’ai trop chaud et j’ai un point de côté. Je ralentis la cadence et j’enlève la difficulté de l’inclinaison. Je me calme et j’adopte mon rythme de croisière. J’ai mon beau chanteur de Our Lady Peace qui me chante « do you like i-ii-i-iiiit?? ». Non mon beau, j’aime pas ça tant que ça à cet instant, j’ai le genou gauche qui élance comme si j’avais une pelote d’épingle de coincée derrière la rotule, j’ai le pied droit handicapé que je sens pas souple du tout (vieille blessure de guerre – j’ai sautillé vers les bras d’un beau grand brun et j’ai twisté – littéralement – mon pied!) et puis, à cause de ce pied raide, j’adapte certainement et inconsciemment ma course puisque j’ai un muscle qui s’entortille comme des lierres autour de mon tibia… mais toi, toi mon beau chanteur à la voix magique, toi je t’aime et ta voix encore plus, ça fait que juste pour toi, juste parce que tu me chantes « I know you’re out there, somewhere out there » je continue.
Ma foi, j’ai bien fait d’amener mon iPod!!

Mes muscles finissent par se réchauffer et, bien vite, je reviens en force avec ma vitesse et mon inclinaison. C’est l’adrénaline de toute ma journée qui sort, c’est pas ma faute. C’est l’adrénaline des chansons, c’est pas ma faute. C’est l’adrénaline d’une déception idiote et mal placée qui fait surface, c’est pas ma faute. C’est l’adrénaline de penser que j’ai pas de vie ces temps-ci, que je fais rien de mes week-end, que je devrais donc être plus sociable, que j’appelle plus personne, pas ma famille, pas mes amis, que...
Merde, ma serviette est tombée!
Pas grave, je continue, je suis concentrée, je suis une machine.
J’ai soif, moi.
Bouteille d’eau en main, je m’abreuve, je me dis que je dois être jolie à voir. J’aurais peut-être du prendre un tapis devant une fenêtre pour m’observer sautiller pendant 40 minutes entre les tites-madames qui marchent à coup de 15 minutes.
Merde, j’ai échappé le bouchon de ma bouteille.
Pas grave, je continue, je suis concentrée, je suis une machine, je...
Quoi?
Qu’est-ce qui se passe?
Parlant de machine... la mienne m’annonce que mon temps est écoulé et que c’est l’heure de la récupération, elle me fait marcher pendant 5 minutes en me demandant de vérifier mon pouls.

Pas grave, je vais révolutionner les machines de musculations et je vais faire tous les exercices de ma petite feuille! En double!!
Ouf!
Euh...
Je révise ma résolution adrénalinesque dès que je pose le pied en bas du tapis. Je dois avoir l’air d’un débile profonde avec problèmes moteurs. J’ai peine à poser mes pieds normalement par terre. Je me penche pour ramasser ma serviette.
Double-Ouf!
Fuck le bouchon, il va virer au vert avant que j’aille le ramasser celui-là.
Bizarrement, mon beau chanteur me chante maintenant : « your secret’s safe with me-eee-ee ».
hihihi
Merci mon beau. Je suis pas trop fraîche-pète à l’heure qu’il est!

Mais croyez-le ou non, j’ai tout de même fait tous mes exercices de muscu... en commençant par les bras!

Pas besoin de vous dire que j'ai laissé tombé le cours d'aérobie!! ;D

Après le gym, en chemin vers chez moi, ma porte me semble loin, j’ai les jambes qui tirent de l’aine jusqu’au talon.
J’entre chez moi. Je me fais un shake de protéines que je bois en faisant ma vaisselle du matin (et du soir de la veille). Je regarde l’heure. Il est 22h34.
Je me sens... fatiguée. Le mot est faible.

Niveau d’adrénaline actuel : négatif 245.

20 février 2007

Toute une semaine pour mon joli petit corps!

Dimanche.
Premier jour de la semaine. C’est mon joli calendrier, dernièrement acquis, qui arbore fièrement et presque arrogamment de superbes photographies parisiennes remplies de soleil, qui me le confirme.
Premier jour de la semaine, donc. Le dimanche est la journée de repos pour Jésus et ses copains, c’est pour moi la journée de frottage, de ménage, de nettoyage, etc. incluant tous les autres « ...ages ». Comme tout le monde, j’aime pas plus qu’il faut, mais une fois que je suis partie, j’y vais à fond.
Donc, dimanche, jour de repos, jour de ménage, je suis en pyjama et je me fais une liste des choses à frotter, laver, ranger, épousseter, et j’en passe.
J’enfile donc mes gants jaunes, je sors mes produits qui sentent forts et qui arborent des dessins de lavabos étincelants, des tuiles parquets, des bains et même des crânes humains dans certains cas. J’attache mes cheveux (« faudrait que j’aille chez le coiffeur, ils sont bien trop longs... »), je ne prends pas la peine de me maquiller, ni de penser à ma manucure, elle sera bousillée de toute façon à cause de l’eau et des produits.
1-2-3-GO!
Je suis une vraie fourmi ouvrière et je fais tout ce qui se trouve sur ma liste, dans le désordre, peu importe, et je raies à mesure les tâches à accomplir. Je lave ma vaisselle, je lave mes jolies bobettes à la main, je frotte mes miroirs, je rends un peu d’éclat à mon bain, je balaie furieusement mon parquet, je fais danser mon plumeau au rythme de ma musique préférée, je secoue furieusement mes tapis par-dessus la rambarde de mon balcon arrière, je donne pour mission au fidèle canard de rendre visite à ma cuvette et, finalement, je m’attaque aux craques des tuiles murales de ma salle de bain. Toutes accablées d’un mal terrible et commun, elles arborent des couleurs sombres et étranges causées par le manque d’intérêt de mes locataires. Je décide donc de prendre les grands moyens. Je sors ma vieille brosse à dent, celle aux poils écartés et trop peu qualifiés pour mes jolies dents aussi blanches que faire se peu, et je la joins à une équipe bien qualifiée, composée d’un judicieux mélange de vinaigre et d’eau, afin de combattre les indiscrètes taches se cachant entre les blanches tuiles de mes murs de douche. Je les suspecte d’être espions sur ma fragile personne, mais, comme je n’ai aucune preuve, je me contente de les enrayer.
Je frotte avec tant d’ardeur, qu’avant longtemps, j’éprouve une fatigue flagrante dans le poigner/avant-bras/bras doit, puis le gauche. Je commence donc le jeu inévitable de l’alternance d’un bras à l’autre afin d’éviter la trop grande fatigue ou, pire, la crampe musculaire.
Tout se termine bien. Tout blanc. Tout en parfait état, Pas de crampe ou douleur musculaire. Rien. Un peu de fatigue et d’odeur digne de Monsieur Net en sueur dans le nez, mais c’est tout.

Lundi.
Motivée, avec raison, par la récente ouverture du tout nouveau gym auquel je suis abonnée, je m’y rends à nouveau pour une séance revigorante d’activité physique.
Trente minutes de course. Je suis maintenant officiellement amoureuse du concept de tapis roulant. Si bénéfique, doux et compréhensif à l’égard de mes genoux, il n’entraîne aucune douleur et me donne l’impression de voler (littéralement), en face de la fenêtre où j’observe mon reflet, à peine en sueur, couette de cheveux charnue et rebondissant, avec un sourire de contentement timide, mais convaincu.
Par la suite, je regarde le carton, contenant les recommandations d’appareil, de poids et de répétition, que m’a donné la jeune fille qui m’a évalué la semaine dernière. Je trouve les machines correspondantes aux conseils donnés et j’effectue le nombre de répétition, de série et de poids indiqué. Bah... c’est pas si difficile, me dis-je, jusqu’à ce que j’arrive au dernier appareil, celui pour les abdominaux (mieux connu sous l’affectueux nom d’instrument de torture abominable!!!). Putain! Je ne prendrai même pas la peine de vous en expliquer le fonctionnement, vu sa complexité. Mais sachez que même si, bizarrement, je l’ais utilisé de manière adéquate, ce dernier m’a fait crier les muscles du petit-ventre-dur-que-j’aimerais-bien-avoir comme jamais auparavant. Bon, j’avoue que je dois exclure de cette affirmation quelques soirées/nuits charnelles expérimentales (et pas toujours concluantes) qui m’ont laissé des séquelles abdominales de plusieurs jours, voire des séquelles mentales temporaires, mais non moins perturbantes.

Mardi.
J’avais de jolis plans pour une soirée aux Grands Explorateurs avec un beau grand brun, mais, ce dernier étant, bien tristement, malade (il était probablement le dernier habitant de Montréal à ne pas avoir encore été atteint par le rhume depuis le début de l’hiver), j’ai dû changer mes plans.
Avec mes supers pouvoirs de jolie jeune femme aux yeux gentils, mais SURTOUT à l’abonnement qui permet les changements de date, j’ai échangé mes billets pour pouvoir y aller quand même avec mon beau brun, tellement intéressé à ce film en particulier.
Tout va bien, donc.
Pour rassurer l’esprit inquiet dudit beau grand brun, je passe par chez lui après le bureau.
En chemin, je me rend compte que 10 minutes à pied, c’est pas long, mais que quand il vente et que Météomédia claironne que le facteur vent descend le mercure à –29 degrés, 10 minutes à pied, c’est vraiment long! Bien que j’aie acheté dernièrement un beau casque de poil, question de protéger mon cerveau, j’ai pris la décision matinale de le laisser tranquille chez moi, question de protéger ma mise en pli. Il ne me reste que 2 pâtés de maison avant d’arriver chez beau brun, mais ça me paraît interminable. Mes oreilles appellent au secours et me menacent de tomber et/ou de faire la grève pour une période indéterminée et au moins jusqu’à ce que j’arrive au chaud. Un peu apeurée à l’idée de me faire abandonner par un ou plusieurs de mes oreilles, j’accélère le pas et j’ai tôt fait d’arriver.
Je profite de ma visite chez beau brun pour lui donner de gentils bisous et lui frotter la poitrine et le haut du dos avec du Vicks qui sent fort et qui fait du bien. Ça me réchauffe considérablement les mains avant mon retour au grand froid. D’ailleurs pour mon retour à la maison, j’opte pour l’option métro. Un peu plus long, mais beaucoup plus chaud!

Mercredi.
Aaaaaaah...
On est mercredi. On est le 14 février. C’est la Saint-Valentin.
Perturbée depuis déjà quelques temps par l’appréhension de cette date fatidique et confuse à l’idée de l’offre de beau brun de passer cette soirée en ma compagnie, je suis tout de même heureuse, au fond, de ne pas être seule ce soir.
Toutefois, de bon matin, en chemin vers le métro, prudente comme je suis suite aux sages conseils d’un bon ami, je regarde avant de traverser les rues et j’attends que les voitures s’immobilisent complètement avant de m’aventurer entre les trottoirs. Encore plus, vu qu’il fait grosse tempête dehors ce matin.
À un certain coin de rue, donc, je regarde sagement la voiture qui arrive et je m’assure qu’elle est complètement arrêtée avant de m’avancer. Pour une raison obscure, une fois devant la voiture, je tourne la tête vers celle-ci. Putain que j’ai bien fait!!
Comme je regarde dans le vide, je vois une deuxième voiture arriver derrière la première et, bien qu’elle freine probablement, elle ne s’arrête pas, elle ne ralentit même presque pas. J’écarquille les yeux et je me précipite devant pour éviter de rester devant l’auto qui va vraisemblablement se faire rentrer dans le bumper...
Ouf! L’impact est impressionnant. La voiture qui se fait percuter est littéralement propulsée vers l’avant, bloquant à moitié la rue transversale.
My God!
Je dois avouer que je suis traumatisée... et pas qu’un peu!
Je regarde les chauffeurs, éberluée. Ils s’arrangent bien sans moi, se parlent tranquillement, sortent leurs cellulaires et regardent les dégâts et s’excusent poliment.
Je prends donc sur moi et je marche doucement vers le métro, le regard vide et les yeux gros comme des 2 $!
Une fois au bureau, je continue d’être un peu traumatisée, autant par l’accident que j’ai évité de justesse que pour la soirée qui arrive à grands pas. Mais je vais bien, j’ai pas de bobo, pas de bleu, tout va bien.
D’ailleurs, autre les quelques brûlements d’estomac causés par l’inquiétude de « ce qu’il faudrait probablement pas que je pense à possiblement dire à cause du au cas où de la réaction de l’autre et de ce que, lui, pourrait peut-être penser vouloir dire », mon petit corps ne me fait pas trop de misère aujourd’hui.
Et par la suite, je vous épargne les détails, mais disons qu’il ne s’est pas plaint du tout!!

Jeudi.
Il neige. Encore.
Je quitte le boulot vers 17h15, après une journée légère passée en grande partie à sourire. Je prend le bus direction maison avec l’intention d’aller vite chez moi chercher mes vêtements et souliers et d’aller me faire aller le popotin sur le tapis roulant du gym. Motivation : plus 20!
Le bus express sur Pie-IX a tôt fait de m’amener au coin de Jarry, où je devrai attendre mon deuxième bus. Il n’est pas là, il n’arrive pas, je ne vois rien au loin. Deux autres passagers à devenir attendre ledit bus dans l’abribus. Je les y rejoins pour me protéger du vent glacial et de la neige qui tombe en diagonale.
J’attends.
5 minutes passent.
J’attends.
Une chance, j’ai mon iPod et la musique que j’ai dans les oreilles à l’instant me rend plus légère, me distrait et me fait penser à autre chose. J’oublie un peu le fait que j’attends le bus depuis beaucoup trop longtemps et je tapote du pied au rythme de ma musique.
D’ailleurs, c’est en tapotant du pied que je me rends compte que mes orteils commencent à s’ankyloser et qu’elles gèlent lentement, mais sûrement du fait que je reste plantée comme un piquet depuis plus de 15 minutes à attendre le PUTAIN DE BUS QUI N’ARRIVE PAAAAAAASSSSS!!!!!
Ouf...
Pardon.
Loin d’être au bout de mes peines, ma musique s’arrête. Je n’ai plus rien dans les oreilles, ça c’est poche! Il y a si longtemps que je suis partie du boulot que la sélection choisie au départ est maintenant terminée et que mon iPod est maintenant silencieux, tout attentif à mes prochaines directives. Le souci, c’est que ledit iPod est dans ma poche de veste, sous mon manteau, bien attaché de ses millions de boutons et cordons et que je porte mes gants ET mes mitaines en ce moment. Que faire? Je reste les oreilles vides jusqu’à l’arrivée du bus ou alors je me déboutonne ici, maintenant, m’exposant au grand froid, mais réconfortant mes oreilles et mon humeur chancelante? Je scrute le lointain de la rue Jarry, avec l’espoir vague de voir au loin les lumières caractéristiques d’un autobus, mais non, rien.
Je décide d’attendre. Sans musique. Ça ne peut plus être bien long, ça fait déjà 20 minutes que j’attends et selon l’horaire, il devait passer il y a 12 minutes... et encore il y a 4 minutes. Il va bien y en avoir un qui va se pointer bientôt. Il faut qu’il y en ait un qui se pointe bientôt!
De toute façon, si j’avais décidé d’ôter mes gants et mitaines pour jouer au dj, j’aurais les doigts aussi congelés que mes orteils, sinon plus.
Verdict final, le bus est arrivé après 35 minutes d’attente, bondé de monde, saturé d’humidité et d’odeur étrange dont on ne veut pas connaître les mélanges.
J’ai transformé mes orteils en milles-pattes dansants durant toute la durée du voyage, juste pour être certaine de les garder en vie.
Puis, je finis par finir par arriver à la maison, à l’heure où normalement, j’aurais été sur le point de sortir du gym. Ça me décourage, surtout que je devrais reprendre le bus sur Jarry pour me rendre et revenir du gym. Je décide que la vie est trop courte et que j’ai pas envie d’y être encore à minuit. Je reste donc sagement à la maison, à réchauffer du mieux que je le peux mes pauvres petits orteils rougissants de douleur et à prendre la résolution de toujours amener avec moi le matin mes trucs pour le gym quand j’ai l’intention d’y aller après le boulot.

Vendredi.
Chose dite, chose faite.
En quittant le boulot, je me dirige au gym et je m’élance sur le tapis roulant. Depuis que je vais m’entraîner, je suis plus qu’heureuse de constater que le tapis roulant me permet de courir doucement, longuement, sans aucun problème subséquent aux genoux. Je suis contente pour ça. Je me mets donc à la course pour les trente premières minutes suivant mon arrivée.
Après quelques minutes, quelle n’est pas ma déception de réaliser que mon genou gauche commence à élancer.
Noooooooooonnnn!!!
C’est pas grave, je suis forte, ça va passer, ça fait juste 12 minutes que je cours, il me reste encore plus que la moitié, mes articulations vont se réchauffer et tout va aller mieux bien vite.
J’en suis presque triste, mais la douleur ne part pas. Elle n’empire pas trop, mais elle ne part pas et, même après ma musculation, dans la douche, je sens vaguement mon cœur battre dans mon genou.
Pas grave, ça va passer, je pense à de belles choses et je rentre à la maison, me mettre du Myoflex...

La semaine est terminée maintenant... une chance!
Je resterai bien tranquille ce week-end pour reposer mon petit body. M’enfin, jusqu’au prochain bobo.