14 janvier 2007

Moi et cet homme de la galaxie près de chez moi

Laissez-moi vous raconter un moment joyeux de ma courte existence. Un moment que je me remémore pour me faire sourire lorsque je me trouve moche, que je suis en plein SPM ou alors que je trouve que ma jupe en jeans est trop serrée ou que mon pyjama prend l’air d’une poche de patate.

Vous connaissez le personnage de Flavien de « Dans une galaxie près de chez vous »?
Moi si!! Wow… ce que j’aime cette série télé!

Mais pour en venir à mon histoire, il faut savoir que je travaille dans des bureaux situés dans le Stade Olympique et que, pour rentrer à la maison, je prends le bus express sur Pie-IX, que j’attends tout près du métro… Pie-IX, vous l’aurez deviné!

Donc, un soir, je sors du boulot. Il pleut à boire debout. Vraiment. Mais c’était l’été et ce jour-là, je portais ma jupe orange et ma camisole blanche. Bravo! Il ne faisait pas particulièrement froid, mais je me devais, pour des questions vestimentaires techniques plus qu'évidentes, de rester à l’abri de la pluie.

Je me suis donc mise à l’écart, plus près des murs de la station de métro, à l’écart de la ligne d’attente du bus. À ma gauche, un homme est là, avec son vélo et attend. Il attend son ami? Il attend que la pluie cesse? J’en sais rien, mais il n’attache pas son vélo et ne part nulle part. Je n’y porte pas vraiment d'attention. Un autre homme lui parle, d’une distance respectable, comme lorsqu’on demande l’heure à un inconnu. J’entends, entre les coups de tonnerre et le bruit de la pluie, des bribes de conversation. L’homme au vélo se fait dire qu’on l’aime, qu’il est bien bon dans l'émission dans laquelle il joue à la télé et s’entend adressé plusieurs bravos. Il semble rester humble et ne sort que de timides et polis (limite agacés) mercis alors que l’autre homme s’éloigne vers l’entrée du métro.

Je me retourne au même instant, un peu pour regarder si le bus arrive, beaucoup pour voir de quoi à l’air l’adoré et qui il est vraiment.

Comme je me retourne, je croise son regard et il ne s’agit de nul autre que – vous l’aurez deviné – Flavien de « Dans une galaxie près de chez vous »!! Ouf!

Je souris en soupirant un peu, l’air de dire « ouais, il était pas gêné lui de te parler!! »

Et, presque immédiatement, je me retourne prestement pour regarder droit devant.

Mais ce faisant, j’ai cru voir le début d’un sourire gentil de sa part. Vous savez, ce sourire superbe qu’ont les beaux mecs, tête un peu penchée, yeux qui plissent doucement, qui vous foncent droit dans les pupilles jusqu’au fond de l’âme...

Je le regarde à nouveau, il est resté (durant le 1/500e de seconde qu’a duré l’écart de mon regard vers le sien) les yeux rivés sur moi. Je dois rougir à cet instant. J’en suis sûre! Merde! Mais je lui rends tout de même gentiment son sourire.

Il sourit doublement.

J’ai les neurones qui font du mille à l’heure!

Je lui dis quoi????
Il faut que je lui dise quelque chose!

Je souris, tout comme lui, un peu plus, et je lui dis : « Ça ne doit pas être évident de se faire aborder comme ça par des étrangers dans la rue. »

Bravo ma belle. C’était bon ça. C’était bon, complet, juste assez nonchalant. Bravo. Vraiment.

En plus, je regarde encore un instant ailleurs que dans ses yeux pour voir si mon bus arrive. Merde, il arrive, oui. Putain!! LA seule fois qu’un retard dans l’horaire ne m’aurait pas dérangé.

Dans une seconde, trois au maximum, je devrai me diriger vers le devant du trottoir pour faire la queue et, éventuellement, entrer dans le bus pour rentrer chez moi.

Et le beau Flavien de me répondre du tac au tac en souriant avec les dents : « Ça dépend des étrangers! »
Tricheur!

Il m’a charmé.

Il a même levé les sourcils en disant ça!

C’est pas juste.
C'est pas juste qu'il ait joué la carte du charme.
C’est pas juste, mais c’est chouette en tabarouette!!

Là j’ai rougi, c’est sûr. J’ai senti l’eau de pluie qui se trouvait encore sur mes pommettes partir en vapeur à cet instant précis.

Mais je m’en fiche. Je me fiche aussi d'aller faire la queue sous la pluie battante, en camisole blanche, en attente d'entrer dans le bus. Je m'en fiche parce que Flavien de « Dans une galaxie près de chez vous » m’a dit, à mot couvert qu’il trouvait que j’étais une chouette inconnue!!

Bah! C’était peut-être juste la camisole blanche mouillée, mais... quand même!
C’était chouette!
Croyez-moi!

10 janvier 2007

Mon trop plein d'Italien

Pour la suite d’un temps des Fêtes pour le moins... difficile, je regardais devant en gardant en tête l’arrivée prochaine de mon ami Italien, Costa. C’est donc le 30 décembre que son avion atterri en terres montréalaises, tout heureux de me voir et tout débalancé par la neige qui couvrait le sol (ce ne fut ainsi que pour cette journée!!).

J’ai reconnecté les fils traducteurs français-italien de mon cerveau pour discuter de son voyage dans le taxi. Le petit Costa n’avait pas pris la peine d’apprendre même un tout petit peu de français et c’était la même chose pour l’anglais. Pas fort!

Bref.

Les heures passent. Nous allons nous déhancher au Resolution 2007 dans le Centre Bell pour le nouvel an. Il fut impressionné. Je fut malade. Une chance que j’étais tombée par pur (et heureux) hasard sur un ami qui nous a tenu compagnie, sinon, l’Italien aurait été tout seul sur la piste géante alors que moi je parlais à mon estomac pour le calmer du haut des estrades, toute seule... Ça commence bien l’année!!

Le lendemain... ou le surlendemain... je n’en sais trop rien, la notion du temps devenant une chose bien abstraite dans les circonstances, j’eus droit à une crise existentielle italienne. Je m’approche d’un homme (Montréalais) intéressant et il (l'Italien) m’accuse de lui avoir caché la vérité, de ne pas avoir été honnête. Il me prête des intentions qui ne sont pas miennes. De sa botte européenne (et hautaine!), il a interprété mes « tu m’as manqué » et « j’ai hâte de te voir » comme autant de signes d’affection profonde. Le pauvre petit Costa me croyait amoureuse. Désolée mon cher de te faire débander (c’est le cas de le dire) comme ça, mais... pas pantoute!
Comment on dit « pantoute » en italien??

Bref, il finit par comprendre, non sans menaces de retourner à l’aéroport pour rentrer en Italie immédiatement. Pauvre petit, il a un trop plein d’estime de lui, mais un trop peu de maturité!

On se donne un « buffer » de 24 heures et ça redevient habitable.

On visite Montréal.
On fait un petit tour à Québec.
On re-visite Montréal.
On sort danser à nouveau.
On passe du temps avec tout plein de mes amis.
Et ne voici pas que mon pauvre Costa s’imagine que les yeux doux de ma copine sont, eux aussi, remplis d’amour et de désir pour lui. Ouf! Il se laisse impressionner facilement celui-là!

Bref, nous sommes début janvier, il ne reste qu’un jour ou deux avant son départ et je n’en peux plus.

Littéralement.

Je me trouve bête et méchante, mais j’ai hâte à son départ.
J’ai hâte de ne plus avoir d’électron qui me tourne autour quand je cuisine.
J’ai hâte de dormir nue et ne rien mettre pour aller faire pipi à 2 heures du mat.
J'ai hâte de laver la vaisselle d'une seule personne.
J’ai hâte au pet matinal sous les draps au réveil.
J’ai hâte de parler juste français.
J’ai hâte de ne pas parler du tout.
J'ai hâte d'inviter un homme à faire la cuiller (entre autres) avec moi toute la nuit.
J’ai hâte qu’on ne fouille pas dans mes armoires sans me demander pour piger dans ma bouffe sans me demander non plus.
J’ai hâte de ne pas entendre ronfler la nuit.
J’ai hâte de pouvoir faire un pirouette dans mon salon si je veux parce que j’aurai l’espace, parce qu’il n’y aura plus de valise immense en plein milieu de tout.
J’ai hâte d’être la seule à m’asseoir sur mon bol de toilette.
J’ai hâte d’être seule. Point.

Je me rends compte que je suis sauvage.
Je sais pertinemment que ça fait bien rire mon beau grand brun qui, lui, me clamait sans cesse son besoin de solitude les dimanches soirs. Oui, je te comprends. Par contre, je tiens à préciser que je n’ai pas d’horaire précis à mon manque de solitude moi. Ça vient et ça repart. Mais là, c'est bel et bien implanté.

Bref.

Au moment où j’écris ces lignes, ça fait pile 24 heures qu’il est parti.

Toute une journée.

Je n’entends que mes doigts taper vitement les mots qui me passent derrière le front et aussi le tic-tic régulier de mon horloge murale. Je n’entends que ça.
Je n’entends pas d’italien. Ni d’Italien.
Je n’entends rien.

Je suis bien.

Je n’entends rien et je suis bien.
Mais je n’entends rien et j’ai le derrière des yeux mouillé.
Eh oui, je dois avouer que je m’ennuie un peu déjà.
Je m’ennuie de chercher un mot dans le dictionnaire parce que je ne me souviens pas.
Je m’ennuie de répéter trois fois le même verbe en riant parce que je ne suis pas certaine de comment le conjuguer à la deuxième personne du singulier au passé simple.
Je m'ennuie de dire un truc en français et de voir des yeux complètement vides, absent, qui n'ont absolument rien compris!
Je m'ennuie d'entendre mes amis m'admirer pour ma faciliter à parler cette lanque dont ils ne connaissent que « ciao »... qu'ils écrivent d'ailleurs probablement « chow »

C’est bizarre comme un truc qui nous agresse parce qu’envahissant puisse nous manquer et nous faire sourire toute seule à peine 24 heures plus tard.

Et puis, je me dois d’avouer bien humblement que... à l’aéroport... à son départ... je suis restée un peu beaucoup longtemps devant la porte B par où mon ami Costa a disparu avec plus que le derrière des yeux mouillés. C’était le dedans, le dehors et l’ensemble de mes cils qui étaient mouillés. (ici, ceux qui me connaissent bien, savent que j’avais naturellement des kleenex dans mon sac et que j’avais aussi mes lunettes fumées – que j’ai portées jusqu’à chez moi même dans le taxi, bien que l’heure du coucher du soleil était bien dépassée)

Voilà donc mes vacances à l’italienne sont terminées. La prochaine fois, je me promets de me rendre seule en Italie et de rendre visite à Costa, encore une fois... mais je me promets aussi de ne pas rester avec Costa pour l’ensemble de mes vacances!!