27 décembre 2006

Moi et la jeune femme au Noël triste

J'ai une histoire à vous raconter.
Ce matin, j’ai rencontré une jeune femme d’une tristesse immense.

À son réveil, la jeune femme au Noël triste a regardé son cellulaire pour voir la date du jour. Il lui a répondu, sans émotion aucune que tout Montréal s’éveille au 27 décembre.
Déjà.

Ouf! Elle a eu l’air un peu soulagée, mais troublée en même temps.
C’est presque fini pense-t-elle. En fait, techniquement, c’est fini.
Les dés sont joués.
Les cadeaux sont déballés.

Elle ne parle pas des siens bien sûr. Elle n’en attendait pas. Elle n’en demandait pas non plus. Elle n’en voulait pas.
M’enfin elle a tout de même reçu deux. Une copine lui a aussi mentionné l’existence d’un troisième. Toujours à venir celui-là. Elle espère qu’il ne tardera pas. Le plus vite, le mieux.
Ce n’est pas l’excitation ou l’anticipation qui lui fait dire ça. Simplement l’impatience de mettre derrière elle le temps des Fêtes 2006, alias « Cauchemar 2006 ».

La jeune femme au Noël triste s’est forcée à se lever. Les derniers jours, elle est restée dans son lit beaucoup trop d’heures.
Je vous résume.

Le 22 décembre, elle a répondu à l’appel d’un ami lointain, en ville pour la soirée seulement. Elle est allée au restaurant avec lui et ses amis campagnards. Elle est allée danser avec eux. Elle a rencontré un beau touriste qui a dansé avec elle et l’a courtisé. Elle a fini la nuit seule avec son ami lointain à danser jusqu’au matin, comme elle aime faire. C’était chouette cette nuit avec son ami. Super ami lointain avec qui elle entretient une espèce rare d’amitié. Aucun malentendu, jamais, aucun sous-entendu non plus, jamais. Dans la nuit, plusieurs autres hommes lui ont souri en jouant à l’électron autour de la belle dansante et souriante. Elle s’est sentie belle, elle s’est sentie bien.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama et a cherché le sommeil en pleurnichant. Elle aurait aimé être avec Lui. Mais elle est contente tout de même d’être sortie, d’avoir joué à l’être humain sociable durant toute une nuit.

Le 23 décembre, elle est allée prendre un verre avec un bel inconnu rencontré la veille. Elle s’est forcée, sous les conseils (et gentilles menaces) de son âme sœur, à s’habiller, se maquiller, se peigner, comme pour un vrai rendez-vous. Elle s’est mise belle. Elle est allée. Elle a discuté. Elle a ri quand il le fallait. Elle a bien joué son rôle.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama et a pleuré. Elle a pleuré en pensant que l’homme plus qu’intéressé et intéressant avec qui elle avait passé la soirée n’était pas Lui et donc ne lui plaisait pas vraiment au fond.

Le 24 décembre, elle s’est tirée du lit à 14h00. Elle a tout de même répondu à l’invitation à souper d’amis l’ayant un peu prise en pitié et ne voulant pas la laisser seule un 24 décembre. Bien gentil, merci a-t-elle dit. Elle est allée. Elle a souri quand il fallait. Elle a déballé les deux cadeaux portant son nom. Elle a donné des becs. Elle a dit merci. Elle a bien joué son rôle. Ces êtres altruistes et généreux qui lui tenaient compagnie étaient plus que gentils, mais ils n’étaient pas sa mère, la tradition des Fêtes voulant que le soir du 24 lui soit réservé depuis toujours.
Puis elle est retournée dans le confort de son pyjama. Elle a pleuré un peu, mais juste un peu cette fois, l’alcool l’ayant aidée à s’endormir rapidement.

Le 25 décembre, c’est à 16h00 qu’elle est sortie de ses draps. Presque aussi fripée que son oreiller. La faim lui tiraillait l’estomac. Elle a mangé, un peu n’importe quoi. Elle n’a pas trouvé la force de répondre aux appels d’un autre ami, tout aussi altruiste et généreux, qui ne voulait que son bien. Ça l’a rendu triste, je l’ai vu dans ses yeux de jeune femme.
Puis elle est retournée au lit, dans le confort de son pyjama, qu’elle n’avait même pas pris la peine de quitter. Elle a beaucoup pleuré cette fois, en pensant à son ami si gentil qui aurait aimé profiter de sa compagnie ce soir et qui aimait bien sa compagnie en général alors que Lui n’en voulait plus.

Le 26 décembre, par contre, elle m’a surprise et je crois qu’elle s’est surprise elle-même. Elle a pris sa douche de bon matin, s’est habillée, s’est fait un déjeuner équilibré (avec tous les groupes alimentaires, oui-oui, tous!). Elle a vu la neige dehors et elle a souri. Elle avait l’air sincère cette fois, je vous le dis. Elle est sortie ensuite. Elle s’est dirigée, comme un zombie vers les grands magasins du centre-ville pour braver l’ultime épreuve… le Boxing Day!! Bain de foule, pendant plusieurs heures. Elle ne s’est battue avec personne. Brave jeune femme, elle a même souri à chacune des caissières l’ayant servie.
Puis elle est retournée chez elle, mais elle n’a pas pu attendre le confort de son appartement pour pleurer. Elle a bien fait ça par contre quand ça l’a prise à la gorge dans le métro. On aurait dit qu’il s’agissait d’un rhume. On aurait dit que les larmes venaient aux yeux suite aux bâillements qu’elle feignait artistiquement.

Et donc, aujourd’hui, son cellulaire lui a appris qu’on était le 27 décembre. La jeune femme au Noël triste a bien vu que Noël, c’est terminé le 27 décembre. Alors elle a décidé que ce serait le jour du grand ménage. Elle a vidé les quelques boîtes qui la narguaient encore d’un coin de son appartement. Elle est restée à la maison, oui, mais elle s’est habillée pour le faire son ménage. Elle a tout lavé! Du plancher au derrière du frigo, de ses draps au bol de toilette, en passant par le rideau de douche, tous les miroirs qui la regardent chaque jour, les hélices de son ventilateur de plafond, et même le dedans de sa laveuse! Bon, ça c’était un peu extrême, elle me l’a avoué elle-même. Mais de cette façon, au moins, son cerveau était occupé. Elle a par contre fait une petite erreur de parcours… un tout petit instant, je me suis retournée et elle en a profité pour Lui écrire.

J’ai essayé de lui dire que c’était une mauvaise idée. Mais c’était déjà fait, je n’y pouvais plus rien. Je l’ai donc quasiment convaincu que ça pouvait être vu comme faisant partie de son ménage et que maintenant, elle ne devait pas attendre de réponse ne menant nulle part et qu’elle devait faire comme Lui et regarder devant.

Son Noël toute seule a été difficile, je peux vous le dire, j’ai tout vu.

Par contre, la nouvelle année arrive. Une belle année toute neuve et vierge pour la jeune femme. Bien sûr, elle sera seule une grande partie de cette prochaine année également.

Mais, maintenant qu’elle a compris qu’elle devait comprendre que ce n’est pas Lui, mais bien sa mère qui lui manque, elle pourra être bien seule.
Et bientôt, elle aura compris qu’elle doit comprendre qu’au fond elle peut être bien toute seule tout simplement parce qu’elle est la plus meilleure de toutes les jeunes femmes.
Alors, elle pourra finalement être bien et elle ne pleurera plus toute seule en pyjama.

Plus que quatre jours avant le début de l’année 2007.
Est-ce que je vous ai dit que l’année 2007 serait une grande année pour la jeune femme au Noël triste?
C’est un secret, mais elle ne m’en voudra pas de vous l’avoir dit.
Elle ne m’en voudra pas, parce que dans 4 jours, elle ne sera plus la jeune femme au Noël triste, elle sera la jeune femme la plus meilleure de toutes les jeunes femmes. Faudra donc pas vous étonner de la voir faire des trucs un peu fous. Elle inventera des mots et des structures de phrases pour ses prochains écrits. Elle portera parfois des lunettes fumées dans le métro. Elle voyagera, très loin et toute seule. Elle sourira à des inconnus dans la rue.
Elle le faisait tout ça avant, vous savez. Elle le faisait, tant, si tellement souvent.
Elle souriait à des tas d’inconnus un peu partout. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle a connu son cher Coco qu’elle aime tant.

S’il savait Coco… S’il savait comme la jeune femme au Noël triste est heureuse qu’il soit dans sa vie. S’il savait comme il lui fait du bien à sa façon.

C’est étrange et peu de gens peuvent comprendre. Peu de gens peuvent comprendre parce que très peu de gens vivront un jour ce qu’ils ont. Ils sont la preuve vivante que deux êtres vivants peuvent être proches et s’aimer beaucoup sans être amoureux.

À l’instant où j’écris ces lignes, je l’espionne du coin de l’œil, la jeune femme au Noël triste. Elle ne me voit pas, mais moi je la vois dans le miroir (propre comme pas un!) du salon. À la seconde où j’ai mentionné Coco, je l’ai vu se mettre à sourire et à rayonner sans y penser.
Littéralement, elle rayonne.
Et moi, je lui souhaite des tas d’autres Cocos en 2007.
Des tas!
Elle le mérite, la jeune femme au Noël triste. Elle mérite de devenir la jeune femme au quotidien extraordinaire!

12 décembre 2006

Mon soupir de contentement

Enfin! Les Guides sont fin prêts, tout est parfait, ils seront chouettes, remplis de belles idées de sorties et de vacances et surtout, surtout, ils seront beaux et les deux filles qui y ont donné leurs âmes pour en faire un chef-d’œuvre en seront fières.

Moi et ma collègue martyre, on a passé plus de temps ensemble dans les dernières deux semaines que deux siamois ayant atteint l’âge vénérable de trois ans. Bon j’exagère un peu, mais pas tant que ça si on considère qu’on se tapait le co-voiturage à 9h00 du mat et qu’en sortant que chez la boîte de graphisme à 23h00, on se payait le luxe d’un souper hautain, assises au bar du Continental avec notre superbe bouteille de vin, à se faire reluquer par Eric Lapointe. Vraiment! On se laissait le temps de dormir 5-6 heures et puis ça recommençait de la même manière le lendemain.

Voilà donc, on était BEAUCOUP souvent ensemble.

Mais comme si ce n’était pas assez et comme vous avez pu le lire la semaine dernière ici même, j’ai pris en main mon Compostelle et j’y suis allée avec elle. Grande copine vous dites? Et après elle s’insurge du fait que je parle d’elle dans mon blog en utilisant les mots boss, patron ou collègue... Si tu ne le vois pas que je t’aime ma petite, on a un souci et faudra se faire une réunion de blanc d’yeux pour régler ça.

Bref.

Revenons à nos moutons.

On est parties, toutes les deux vers 16h00 vendredi dernier pour Compostelle, mieux connu dans la province sous le nom de Tremblant. Un superbe forfait incluant une nuit d’hébergement, le petit-déjeuner pour deux dans un section fermée du restaurant et surtout, des soins de massage et exfoliation on ne peut plus alléchants et nécessaires.

En chemin, on placotte, on papotte, on un peu peur d’être en retard puisqu’on est au neutre à quelques reprises, en plein milieu de l’autoroute. Mais non, on arrive à temps. Nos soins sont réservés pour 17h00, il est 16h50 quand on fait notre check-in. Par la peau des fesses qu’on dit?

On porte nos bagages ultra-légers à la chambre munie d’un délicieux foyer et d’une vue sur lac et montagnes... Miam! Et tout de suite on redescend pour aller se faire tripoter par le charmant Gregoryyyyyyyyyy aux mains habiles et pétrissantes. Re-Miam! Par la suite, je me tape une exfoliation suivi d’une mucho-hydratation. Comme le soin que j’avais choisi à la base était un gommage aux sédiments marins ou un truc du genre et qu’on est en pleine pénurie de sédiments marins ces temps-ci, on m’offre un upgrade intéressant et on me fait profiter d’un produit plus dispendieux, mais bien plus chouette : une exfoliation aux grains de café et à l’orange... Triple Miam!!!

J’ai même lâché un soupir sonore alors que des doigts magiques me pétrissaient la plante des pieds avec des grains de café moulus... J’ai d’ailleurs cru sentir une mini-hésitation dans les gestes du thérapeute à cet instant précis. Oups! Je m’abstiens et me retiens pour le reste de la séance.

Wow!

Ma copine vient me rejoindre après cette séance de jouissance des sens, en robe de chambre, molles comme pas possible, dans le salon-jungle du centre de détente, en me regardant avec les yeux à demi-clos et un sourire niais aux lèvres. Je lui souris grandement et largement à la façon du repos du guerrier après une partie de jambes en l’air digne d’une mention spéciale avec étoile dorée. On se demande mutuellement comment on va faire pour ne pas s’endormir dans la face de l’autre au resto avant la fin du repas. Juste d’être arrivée à formuler une phrase complète (à deux, il faut le spécifier) avec verbe, sujet et complément (dans le désordre et sans suite logique, cela dit, mais tout de même) nous a demandé des efforts inhumains.

On se rend tout de même au restaurant (très sympathique soit dit en passant!) que nous a référé mon collègue-sauveur Bob, mieux connu sous le nom de grand sage. On aime bien la place, c’est sympathique à souhait, pas guindé du tout, et le décor rappelle une ancienne gare ferroviaire. La bouffe est succulente, le vin coule bien et les discussions aussi.
Pub gratuite : Antipasto à Saint-Jovite – verdict : 7,5 sur 10

Voilà.

Le retour à l’hôtel se fait tranquillement et rondement. C’était succulent, comme mentionné plus tôt, mais on a réussi à terminer, de peine et de misère, la moitié de notre pizza. Ouf!

Arrivées à la chambre, je fais sauter le bouchon du champagne que je nous offre pour la célébration du moment post-Guides. On boit dans les verres de salle de bain, on discute, on rit et on pleure par moment, on se confie, on refait le monde et puis... ma copine crash et va se coucher.

Je me colle sur SlowMo, ma tortue toutou, cadeau de mon Italien, qui a été l’heureux élu pour faire le voyage avec moi. Je le flatte doucement en regardant le feu danser. J’ai des autoroutes dans le cerveau. Ma mère aimerait bien cet endroit. Ma mère aimerait bien ma grande amie. Ma mère... elle l’aurait fini son champagne, elle!! hihi

Réveil tranquille samedi matin, je me tourne et me retourne un peu. J’ai dû dormir en diagonale pour ne pas avoir les orteils en dehors des frontières du lit, mais j’ai somme toute très bien dormi. SlowMo aussi me dit-il. Je jette un œil vers le lit voisin, ça dors dure encore. Pas un mot, je n’ouvre pas les rideaux et j’attends gentiment que le réveil sonne pour nous empêcher de louper le déjeuner.

Une fois les œufs, saucisse, jambon et bacon ingurgités (ouf!) on refait notre baluchon et on part se balader à Tremblant. Joli village Lego donnant l’effet d’un conte de fée pour riches, il fait bon s’y balader. J’en profite pour faire un tour chez Helly Hansen, où je sais que je dépenserai une bonne partie de ma prochaine paye, et je déniche un succulent manteau... qu’ils n’ont pas à ma taille dans la couleur désirée. Je dis oui à l’offre de livraison personnalisée du gentil vendeur, qui, tiens (!) ne m’a toujours pas appelé. À suivre.

À l’extérieur il fait bon. Il neige un peu, juste pour faire joli. Puis c’est un soleil extra qui se pointe. C’est le 24 heures de Tremblant qui est lancé sous notre nez à midi tapant. Des fous, je vous dis, des fous! Mais dieu que c’est chouette! Je m’amuse comme une petite folle et ma copine se gèle les pieds, faute de bottes adéquates (ou plutôt de bottes tout court!).

Avant longtemps, on décide (lire : elle me dit) de partir, mais je mets mes conditions – on DOIT impérativement aller se réchauffer le bout du nez au-dessus d’un succulent espresso au café en bas tout près de l’entrée du Village. C’est accueilli avec joie. Je souris alors avec quatre dents de plus et j’en commande un double, court pour me payer la traite.

Résultat : je n’ai pas cessé de jacasser comme une pie tout au long du chemin du retour. Ma pauvre amie cognant presque des clous et ne pouvant placer un seul mot!

Wow!
Ce que c’était chouette Compostelle!
Tout ce qui me manque maintenant, c’est... Gregoryyyyyyyy!!!

07 décembre 2006

Mon Compostelle à moi

Un grand sage un jour m’a dit : « Avant de sauter ta coche, trouves-toi un Compostelle ».

Bon, c’était pas vraiment un grand sage, c’était tout simplement mon collègue de travail, Bob.

Depuis des semaines, que mon cher ami Bob, de son côté du paravent, m’entend soupirer, grogner ou même pleurnicher des suites du stress et de la montagne de travail qui m’aveuglait.
Bob-le-sage, il a entendu tout ça.
Bob-le-sage, il a vu plus clair que moi dans mon jeu.
Bref, Bob-le-sage m’a dit de faire comme Ti-Jacques et de me fixer un Compostelle pour « l’après » du rush, question de ne pas perdre les pédales.

Je n’ai rien de Saint-Jacques, j’en conviens. Mais tout comme lui, je me suis fixé un but, une récompense qui valait la peine de repousser mes limites un tout petit peu plus, pour en sortir, non pas Sainte, mais saine d’esprit.

J’ai donc suivi les conseils de Bob-le-sage.
Mon Compostelle n’a rien de divin ou d’ésotérique, mais il est savoureux, ça oui!!

Je me suis prévu la gâterie de partir pour Tremblant (je vous avais bien dis que ça n’avait rien à voir avec le vrai Compostelle) pour une nuit, accompagné de soins relaxants… Miam!

Bon, mon plan était fixé pour la semaine prochaine avec un bel homme ténébreux qui aurait ajouté aux charmes de Compostelle, mais mon « accompagnateur » s’est désisté à la dernière minute et j’ai donc dû me démener pour lui trouver un remplaçant.
Chose faite.
Mais j’ai également dû changer mes dates pour pouvoir profiter de ce remplacement. Chose faite là aussi!
Je le veux mon putain de Compostelle et je l’aurai, coûte que coûte!!!

OK, OK, souffle, Marie, y a pas de quoi s’énerver, pas si près du but...

Je pars donc pour mon Compostelle, l’esprit léger, le cœur (presque) en paix et le sourire aux lèvres, demain!

Mais, j’ai un tout petit tini-wini souci, c’est que depuis hier, je suis « baladh »...
J’imagine que quand la pression tombe, alors que le système immunitaire est à terre, que la fatigue est à son comble et que des tourments de cœur s’en mêlent (ou s’emmêlent), ça donne... un gros gros rhume!

Le gentil et tout doux Joël avec qui j’ai fait les réservations pour les soins plus tôt ce matin croyait même me réveiller quand il m’a rappeler. Je lui ai expliqué que, non, j’étais bel et bien réveillée, mais bel et bien malade également.

Il a rit gentiment quand je lui ai demandé s’il y avait des contre-indications aux soins choisis quand on est malade comme moi... Bien sûr que non! Mais bon, je vois ça d’ici : les gouttes de morve me pendouillant au bout du nez alors que je vais me faire masser et je ne pourrai rien faire d’autre que de renifler périodiquement et de regarder les gouttes se laisser tomber jusque sur le plancher. *_*

On verra bien!
C’est donc un rendez-vous avec la détente à Tremblant/Compostelle demain soir.
J’ai hâte de voir ça!! J’ai hâte de vivre ça!!

Je vais d’ailleurs commencer dès maintenant avec un bain de pieds accompagné de traitements, massage et application de crème en règle. Bon, c’était plus chouette quand c’était la belle Emilie qui le faisait pour moi à Lyon, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie!

Je vous reviendrai avec les détails du Compostelle la semaine prochaine, alors que je serai un peu plus zen!!

03 décembre 2006

Insomnie, quand tu me tiens...

Ouf!
On est enfin le matin.
On est enfin dimanche matin.

Je pense que je viens de terminer la nuit la plus longue de l’histoire de l’humanité.

J’ai clôturé le mois de novembre avec plus de 75 heures d’heures supplémentaires à reprendre. J’ai enfilé 4 jours de douze loooooooongues heures de travail. Travail de moine, cela dit, à faire la révision d’épreuves pour la prochaine édition du Guide qui sera publiée sous peu. Le dernier de ces 4 jours était hier, samedi. J’ai travaillé d’arrache-pied avec ma copine/patron, un peu au bureau, un peu chez elle. Je suis rentrée chez moi, brûlée, fatiguée et ne désirant rien de plus que de m’écraser la joue sur l'oreiller.

Demain, pas besoin de me lever.
Demain, pas besoin de travailler.
Vivement demain!

Je marche vers chez moi (à peine 2 coins de rue de chez elle), mes sacs pendouillants au bout des bras, piteuse, comme un prisonnier traînant son boulet.

Demain...
Ce que je serai bien demain!
On ne sera plus aujourd'hui, demain.

J’arrive chez moi vers 1h du matin et, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « go! », je me suis débarrassée de mes verres de contact, de mon maquillage et de mes vêtements et je suis déjà sous les couvertures, à rêvasser (c’est le cas de le dire) à tous les beaux rêves qui envahiront mon esprit au cours des prochaines heures.

Mais non.
Rien.
Rien de rien du tout ne vient.

Je suis fatiguée. Claquée. Brûlée.
Physiquement, j’ai l’impression d’être un avion ayant crashé. Mais ma tête est tout éveillée et mes yeux sont grand ouverts.
Qu’est-ce qui se passe?

1h35.
Je regarde mon plafond blanc. J’ai un million de pensées qui se bousculent derrière le front. Mon cœur bat la chamade. J’ai froid.

2h04.
J’entends des voisins de l’étage du dessous qui se chamaillent. Il y en a des pires que moi me dis-je. Ça me soulage à peine. L’homme cri comme un demeuré. J’entends des « tabarnak » et des « câlisse » bien distincts, sortant d’une gorge dilatée de colère. Ouf.
Je me dis que je suis bien dans mon lit.
Mais pas tant que ça apparemment. Je n’arrive pas à trouver LA position qui fera venir Morphée.

2h20.
Je me mets à compter les moutons. Quand je vois arriver le 140e, je lui dis bê-ê-êtement de rentrer chez lui... c'est drôle, je garde un peu d'humour, même insomniaque et crevée!
J’abandonne l'idée des moutons, ça ne mène à rien.

2h45.
Je tourne et me retourne dans mon lit. J’essaie sur le dos. Les jambes croisées, les jambes allongées, les jambes écartées. Les bras en croix, les mains sous mes fesses ou alors croisées sur la poitrine, comme une morte. Rien n’y fait.

3h00.
Ça fait deux heures que je suis couchée et je suis loin de m’endormir. Je ne ressens en fait aucune fatigue.
J’ai pour seules compagnes les quintes de toux de mon voisin de pallier.
Pauvre homme. Lui non plus ne dort pas s’il tousse.
Je me sens tout à coup très proche de lui, même si je ne l'ai jamais croisé. Je compatis.
Comme je le fais pour calculer l’approche des orages électriques, je compte les secondes séparant chaque toux.
20 secondes; 1 minute 4 secondes; 3 secondes.
Là aussi j’abandonne. Aucune statistique sûre ne peut sortir de ce calcul de toute façon.

3h33.
Je fais un vœu.
Celui de m’endormir.
Je peux vous le dire, ça ne fait rien, puisqu’il n’a pas fonctionné de toute façon!

3h50.
J’ai le cerveau qui bouillonne.
Je pense à ma journée passée, qui a d'ailleurs très mal débuté.
Je me suis faite jetée par un homme que je croyais être un bon ami et en qui j’avais totale confiance. Après m’être habituée à sa carapace d’acier, non sans quelques ecchymoses, celle-ci s’était transformée pour se couvrir de pics et de lames acérées et je l’ai reçue en pleine gueule. Un courriel un peu hargneux m’a annoncé que c’est était assez, qu’il n’était, selon ses dires, pu C-A-P-A-B-L-E de m’endurer. En guise conclusion, outre les activités « ludiques » parfois partagées, j’étais devenue pour lui tout à fait insupportable et il n’en pouvait plus de me côtoyer.
Ouf.
Coup dur à encaisser en plein rush de travail, en période de fatigue intense.
À chacun sa délicatesse et son courage.

4h11.
Je secoue la tête. Je dois arrêter de penser à lui et à ses paroles. Ça ne mène à rien de toute façon. Je me convaincs en me disant que, lui, il dort certainement sur ses deux oreilles à l’heure qu’il est que je suis la dernière chose dans son esprit.

4h17.
Je me positionne sur le ventre, les bras sous mon corps, les jambes allongées. Je remonte une jambe sur le côté. J’essaie l’autre. Je me tourne sur mon flanc et adopte la position fœtale.
Vous pouvez bien rire, mais j’ai même essayé de sucer mon pouce... Mon ongle me blessant le palais, j’ai vite abandonné ça aussi.

4h59.
J’y comprends rien.
Je n’ai jamais fait d’insomnie de toute ma vie et je n’avais pas prévu ça à mon agenda avant d’avoir soufflé mes 70 chandelles!
En plus, mon voisin ne tousse plus, il doit dormir, le chanceux.
Ça me fâche de ne pas pouvoir contrôler mon corps.
D’ailleurs, ce dernier semble en arracher.
Mon ventre fait des « blobblblblblbblbl » bizarres. Je fais pipi aux 15 minutes. Et mon foie me donne l’impression de s’être transformé en brique, tant par la sensation interne qu’au toucher.
J’ai le nez gelé, mais les aisselles trempées.
Je sens mon cœur battre vite. Trop vite. Ça me stress et l’effet psychologique d'entraînement est fulgurant. Palpitations, tempes qui tremblent, je vais même jusqu’à m’imaginer un mal étrange au bras gauche...
OK, dors Marie, c’est tout dans ta tête.

5h11.
C’est peut-être dans ma tête, mais j’ai maintenant envie de vomir et ce que je sens remonter, ce n’est pas du tout dans ma tête!
Mais non, mais non, je n’ai presque rien mangé, je ne peux pas être malade, ce n'est pas ça. Ou alors c’est tout à fait ça. Calmes-toi mon petit corps qui trime dur. Endors-toi un peu, juste un peu et demain matin, je te promets un copieux petit-déjeuner. Tout ira mieux demain...

5h20.
Tout ira mieux demain.
Ouais! Tu parles!
Le souci, c’est que je ne travaille pas demain. Je n’aurai donc pas de quoi m’occuper l’esprit comme hier et j’aurai tout le temps pour ruminer les mots blessants du beau grand brun.

Qui pourrais-je bien appeler pour me changer les idées?
Jipi? Oui! C’est certain que Jipi sera là pour moi. Mais Jipi, c’est une marmotte. Il ne sera pas dispo avant l’après-midi c’est certain. Avant ça, il sera trop occupé à cultiver les plis d’oreiller sur sa joue. Chanceux!

Pirlouie? Sa belle a bien plus besoin de lui ces temps-ci que moi. Je lui laisse.

Coco? Il a un bébé Coco, il sera levé tôt, c’est sûr. Par contre, Coco est toujours très occupé et il passe souvent ses week-ends à s’ajouter de nouvelles connaissances dans le crâne. Je vais certainement le déranger.

Ma copine/patron? Elle me serait toute dévouée, c’est certain. Mais ça fait quand même six jours d’affilé qu’on est encabanées ensemble toute la journée à travailler, discuter, rire, pleurer. Je l’aime bien, mais...

La belle Julie? Elle me l’a dit qu’elle ne serait pas là ce week-end. C’est peine perdue.

Voilà donc.
Je serai toute seule.
C’est pas grave.
Je vais survivre.

5h32.
Je me fais un horaire bien rempli pour demain. J’éplucherai les circulaires de pharmacies, je ferai ma tournée des spéciaux. Il me faut des mouchoirs et aussi du liquide à verre de contact. Peut-être une nouvelle brosse à dent?
J’irai m’acheter 4 bouteilles de Perrier à 99¢ chez IGA avant que le spécial ne finisse.
Je pourrais aller faire un tour à la bibliothèque pour me trouver un petit bouquin à dévorer les nuits sans sommeil. C'est ouvert le dimanche?

Je pourrais... l’appeler...

NON!
Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Endors-toi espèce de grande échalote à la tête trop pleine!

5h55.
Je fais un autre vœu.
Le même.

...

7h10.
Hmmmm...
Je crois que j’ai dormi un peu entre mes deux consultations de cadran. C’est bien!
C’est pas assez, mais c’est bien.
J’y suis arrivée une fois, ça reviendra.

9h45.
Ce n’est pas revenu.
J’abandonne.
De toute façon, c’est le matin.
On est enfin le matin.
On est enfin dimanche matin. Tu parles!

Vivement lundi. Pitié, faites arriver lundi.

19 novembre 2006

Est-ce que je perds la boule?

Je travaille trop, ça c’est certain. Je le sais. Je le sens.

Mais bon, c’est une période de stress temporaire qui ne durera que jusqu’à la sortie du Guide des vacances au Québec à la mi-décembre. Tout comme le Salon de L’Organisateur vécu au début novembre était temporaire. Tout comme les autres projets qu’on m’a confiés depuis étaient, eux aussi, temporaires.

Mais toutes ces choses se suivent de si près que j’ai l’impression de ne pas arriver à reprendre mon souffle. Littéralement.

Ce week-end, j’écrivais. Je composais pour le boulot. Dieu sait que s’il y a un truc que j’aime, c’est bien d’écrire! Mais là... que s’est-il passé?!?!? J’en sais rien et je dois avouer que ça m’a flanqué une frousse énorme!
J’explique.

J’écris, donc. Je suis fatiguée. Je tiens au bout d’une toute petite ficelle effilochée à laquelle je m’accroche de peine et de misère depuis quelques semaines. J’ai les cernes qui vont jusqu’aux aisselles. Mais j’écris. Je passe près de 2 heures à traiter d’un sujet que je ne maîtrise malheureusement que peu pour l’instant et sur lequel je dois me renseigner énormément pour donner les bonnes informations. C’est difficile, donc. Mais c’est un beau et bon défi et j’écris.

Je finis par finir mon texte. Je passe au suivant.

Pour des raisons idiotes que je ne vous citerai pas ici, pour garder mon anonymat d’idiote, je perds le premier texte. Celui pour lequel j’ai sué jusqu’au fond de mes bottes. Celui qui m’avait demandé tant d’effort. Tant de tasses de thé perdues! Oh mon dieu!

Mais bon, c’est pas tout.
C’est triste, mais c’est quand même juste un texte.
C’est quand même juste quelques heures de travail de plus.

Mais non.
C’est pas ça, c’est pas juste ça, c’est pas tout.
C’est... grave!
Et là, juste là, devant mon écran, je perds complètement les pédales.
Je pleure, je panique et je pleure encore plus. Je pleure à chaudes larmes, en serrant les poings, en me tapant sur les cuisses, en criant presque.
Qu’est-ce qui se passe avec moi?
J’ai les mains qui tremblent. Ça devient incontrôlable et c’est de plus en plus fort. Je tremble de presque partout en fait, j’ai de la difficulté à m’essuyer les yeux sans risquer de me les crever.
J’appelle un copain, mon ancre, mon sauveur, en espérant qu’il puisse retrouver miraculeusement mon document. Pauvre beau brun. Il a dû me prendre pour une folle à pleurer et à lui demander, à peine cohérente, un truc compliqué avec le moins de détails possible pour l’aider.
Bien sûr, il ne pouvait rien, ni pour mon texte, ni pour moi. C’est normal.
Mais dieu merci il a répondu à mon appel. Dieu merci parce que ça m’a procuré un tout petit moment de réalisme dans ma démesure. Dieu merci.

En raccrochant, je tremblais, toujours. De façon incontrôlable, toujours. Je pleurais toujours, rageuse et excessive, toujours. Je me suis mise à respirer de plus en plus vite, sans pouvoir me calmer, sans pouvoir ralentir.
Je respire mucho vite. J’ai l’air de chercher mon souffle. En fait, j’imagine à peine de quoi j’ai l’air.
Tellement, que je n’y vois plus rien. Je tape sur mes cuisses jusqu’à la douleur. Je vois des points noirs, je commence à sérieusement me demander ce qui m’arrive et pourtant, je suis totalement incapable de me calmer, de me concentrer.
Je panique de plus en plus.
Je vois de moins en moins.
Mon téléphone sonne, je ne réponds pas, car je ne le trouve tout simplement pas.
Mon petit cœur crie à l’aide.
Je me sens faible, j’imagine que c’est mon trop plein d’oxygène.
Je ne comprends rien à ce qui se passe...

J’aurais besoin de ma mère... mais surtout de mon texte perdu!


Ce week-end, j’écrivais.
Ce week-end, je me suis fait très peur.
J’ai besoin d’une ancre plus stable. J’ai besoin d’une fondation pour ma maison.
J’ai besoin de plus que mon pauvre beau brun qui n’a rien demandé de ce trou noir sans fond.
J’ai besoin de plus que mes amis à qui je parle trop peu souvent et à qui je suis incapable de parler sincèrement et véritablement.

J’ai besoin, car je me suis littéralement sentie (tout à fait consciemment) perdre les pédales, ce week-end.

J’ai besoin de quelque chose, ça c’est certain, avant de devenir folle dingue!

06 novembre 2006

Moi et mes vidanges... ou l'art du repassage

OH MY GOOOOOOOD!!

Si une chose me répugne, c’est bien de sortir les vidanges.
Je pense que c’est une des rares choses qui me manque d’avoir un homme à la maison. Je me souviens... C’était le bon vieux temps!

Bon, je vais avoir l’air d’une femme aux idées fermées qui a la mentalité des années 50, mais j’aime mieux repasser des chemises d’homme. J’aime ça 100 fois plus que de sortir les vidanges! N’importe quand!

En plus, c’est même pas une blague. J’aime ça repasser des chemises. Et, oui, je repasse même mes serviettes de table et aussi mes draps et taies d’oreiller, considérant que je n’ai pas des tonnes de chemises.
Ça relaxe, vous ne trouvez pas?
J’ai même proposé à un ami de repasser son tas de chemises que je vois depuis plusieurs semaines, esseulé, sur un pouf dans le coin du salon, à attendre qu’on les déride avant de les renvoyer, bien mises et en bonne compagnie sur leur cintre attitré à côté de leurs copains rayés.
Il m’a peut-être prise pour une folle. Il a peut-être cru que je blaguais ou alors que je le draguais. Mais non, loin de là. D’ailleurs, si tu lis ces mots mon ami aux chemises fripées, j’étais vraiment véritablement sérieuse pour vrai!
Ça me relaxe de repasser et encore plus si c’est pas mes vêtements. Ça vide l’esprit. Il n’y a qu’à mettre un peu de jazz vieillot à la Glenn Miller. Il n’y a qu’à se vêtir d’une nuisette qui donne l’impression d’être nue tellement c’est confo. Il n’y a qu’à rester nus pieds. Il n’y a qu’à se servir un verre de vin blanc qu’on sirote entre chaque morceaux à aplatir. Il n’y a qu’à se vider l’esprit : plus de boulot, plus de collègue de travail trop demandant, plus de date de tombée dépassée, plus de téléphone qui sonne trop souvent. D’ailleurs, j’avais oublié : il n’y a qu’à fermer la sonnerie du téléphone. Il n’y a qu’à s’installer en face d’un mur ou s’adosse un faux Van Gogh coloré et souriant ou alors en face d’une bibliothèque remplie de bouquins qu’on n’a pas tous lus encore et qui nous font rêver le soir.
Il n’y a qu’à faire tout ça et puis…
La magie opère.
La magie, oui-oui!
La magie… du repassage.
Ça vide l’esprit à un point tel qu’on ne fait que fredonner sur les airs de trompette jazzés et romantiques et qu’on ne peut s’empêcher de sourire tranquillement, doucement. On sourit en se dandinant doucement les hanches en compagnie de son nouvel et si vieil ami Glenn et aussi à se doter d’un peu de pétillant dans l’œil en imaginant un beau grand gars qui arrive par derrière en posant ses mains sur nos hanches et surtout, surtout, un doux baiser dans la courbe du cou, juste à mi-chemin entre l’oreille et l’épaule, juste où ça fait frissonner assez pour être un peu chatouillant mais pas trop. Un beau grand gars juste assez musclé mais pas trop aux épaules superbes, larges et découpées. Un vraiment beau gars, juste assez beau mais pas trop. Un beau grand coco si possible, oui avec un joli crâne tout doux et affamé de caresses et de jeux de doigts étudiés qui font respirer profondément et chaudement. Un beau grand gars donc, qui est content d’avoir des chemises en plein état de repassage, mais qui est encore plus content d’avoir une jolie demoiselle en nuisette, et surtout nus pieds et les oreilles pleines de jazz, un sourire aux lèvres en train d’enlever les plis ingrats de ses chemises imposés par sa super sécheuse high-tech.
Aaaaahhh… vous la voyez la magie??

Bon, c’est kitsch, c’est têteux, c’est vieux jeu, mais… ça me rend bien et relax et douce et tranquille moi.

Et puis, je suis désolée, mais c’est pas le fait de trimballer un grand sac noir qui empeste le passé date et qui se troue à cause qu’on a les ongles trop longs et qu’il a le plastique trop mou qui me fait germer des idées aussi chouettes dans la tête!

Alors voilà!
Je déteste sortir mes vidanges.
Et ce soir, c’est le soir des ordures. Je suis donc sortie jusqu’à ma poubelle sur mon perron, je l’ai regardé, je l’ai même ouverte, j’ai fixé ce putain de sac noir trop mou et trop mince et... j’ai refermé le couvercle. Tout simplement. J’attendrai à jeudi. Il n’était pas plein de toute façon!

Et peut-être que demain, oui, peut-être demain j’irai chez mon ami avec mes cd de Glenn Miller et ma nuisette pour repasser ses chemises alors qu’il sera parti faire whatever et je rêvasserai face à sa bibliothèque à lui (ça fera l’affaire). Je rêvasserai à un beau grand gars... bon ça le fait, vous aviez déjà compris la première fois, je n’insisterai pas.

Mais bon, j’insisterai sur le fait que je n’aime pas accompagner mes poubelles jusqu’à côté de l’arbre devant chez moi.
J’aime tellement peu ce moment de la semaine que je rêve d’un beau grand gars tendre et fort à la fois alors que je repasse mes serviettes de table... ou les chemises d’un copain!

29 octobre 2006

On a sonné à ma porte (la suite)

Voici.
J’aurais tout aussi bien pu appelé ce texte « Mais où est-ce donc que chez moi? » (en effet, je me suis rendue compte par les réponses reçues que très peu de mes amis connaissent mon adresse et ou mon numéro de porte!) ou alors « De prince charmant, je n’ai point »...

En effet, j’ai découvert l’identité de mon sonneur anonyme.
Je dis sonneur puisqu’il s’agit bien d’un homme, mais il ne s’agit pas du tout de mon prince charmant.
Je m’explique.

Nous sommes mercredi soir. Deux jours ont passé depuis mon aventure de sonnette à l’improviste et je m’en suis relativement bien remise. Je crois. Je suis donc chez moi, tranquille, à faire de la popotte cette fois. Et c’est alors que je coupais des tomates que c’est arrivé à nouveau. Ma sonnette a retenti à nouveau de son arrogant « bzzzz » rouillé et fatigué. Elle semblait me dire : « Iras-tu cette fois? En auras-tu le courage? » Juste pour lui tenir tête, j’accours au bouton d’ouverture automatique.

Je tiens à préciser ici que sur mon boîtier se trouvent 3 boutons. Un pour écouter, un pour parler et un pour ouvrir la porte. Les deux premiers ne fonctionnent malheureusement pas, ce qui ne me laisse pas le luxe de filtrer mes visiteurs. C’est ce que j’aurais fait la dernière fois sinon! Avec un timide « oui? » et en écoutant la réponse, j’aurais tout de suite su de qui il s’agissait.

Bref, cette fois ça y est, la porte est libre d’être franchie par l’inconnu sonneur récidiviste. J’entends même à travers ma porte d’appartement, la porte d’entrée s’ouvrir avec son clic-clang caractéristique.

J’ouvre la mienne, située à l’étage et j’écoute... pour n’entendre aucun pas monter l’escalier. Je me permets donc un « c’est en haut » qui se voulait plein d’assurance. J’entends une voix lancer un « ah » un peu surpris et soulagé suivi d’un « bonjour » neutre, mais qui se voulait sympathique et rassurant. C’est une voix que je ne connais pas. Mais je me dis qu’un vendeur de balayeuse ou un ex-détenu nouvellement relâché muni de ses portefeuilles et stylo-bille-ultra-performant y serait aller de bien plus qu’un bonjour et aurait très certainement ajouter un « madame » annonciateur de ce qui attend le visité pris au dépourvu ou alors il aurait carrément commencé à me déballer sa salade vendeuse à partir de la troisième marche!

Mais non.

Rien qu’un « bonjour ».

J’attends et je vois un dos monter les marches, un dos tout aussi inconnu que la voix. Puis un profil inconnu et un visage inconnu qui me sourit maladroitement.

Je l’examine rapidement. Mes yeux rayonnixent l’homme rapidement et mon cerveau analyse et assimile encore plus rapidement l’information pour que je me fasse une opinion et que mon faciès s’adapte en conséquence à l’émotion que je voudrai bien laisser transparaître.

Jusqu’à maintenant, rien. Moustache. Lunettes. Cheveux fins qui sont de plus en plus rare sur le dessus du crâne. Dans la cinquantaine probablement. Ou alors la quarantaine d’une vie difficile. Manteau de cuir vieillot passé mode déjà à la fin des années 90, mais assez passe-partout pour être encore porté. Jeans. Souliers de sport que son propriétaire (d’après l’allure) surnomme sans contredit affectueusement « chouclaque » sans connaître l’origine de ce mot étrange. Il pourrait être l’oncle d’une amie lointaine ou le père d’un amoureux avec qui on reste incapable de soutenir une conversation de plus de 8 mots (« Comment ça va? Bien! Vous? Oui, moi aussi »). Un chauffeur de bus scolaire. Un caissier/concierge/commis/propriétaire de dépanneur du coin. Un livreur de tous ces produits mucho importants dans la confection des burgers d’un fast-food ou des muffins d’un Tim Horton’s.

Bref, vous voyez le genre.

Tout ça c’est fait à la vitesse de l’éclair dans ma tête. Un flash. Une étincelle. Et puis... rien. Aucune conclusion plausible. Il ne me dit rien, je ne le connais pas, mais il ne m’inspire rien non plus et je n’ai aucune espèce d’idée de ce qu’il pourrait bien vouloir. Je reste donc à moitié derrière ma porte entrebâillée, je laisse une main sur la poignée et je recule sans qu’il ne le voie mon pied droit afin de me prévaloir d’un appui fichtrement plus rassurant si je veux fermer la porte avec fracas pour l’empêcher de rentrer (je regarde trop de film d’épouvante, je sais!!). Mais surtout, surtout, je souris d’un sourire qui se veut timide, inquisiteur et un peu maladroit. Par contre, il me semble plutôt que le résultat donne quelque chose du genre mal à l’aise, un peu apeurée et n’ayant pas du tout envie de rester dans cette situation d’inconnu.

Mais rapidement, bien avant d’arriver devant ma porte, il tend le bras et commence à parler. Dans sa main, il tient une enveloppe. Il veut que je la prenne, de toute évidence. Il m’explique qu’il est venu « l’aut’jour » mais que « yava pa d’reponsss » et donc qu’il « a decidey de rassèyé ». Wow! OK. Euh... Pardon? Quoi? Il parle quelle langue au juste?? Je retiens mon envie folle de regarder derrière moi pour lui donner l’impression que j’ai l’impression qu’il parle certainement à quelqu’un d’autre se trouvant derrière moi et qui comprendra mieux sa langue étrange de paysan citadin.

J’ai déjà l’enveloppe en main.

Je baisse les yeux.

Bell Mobilité. Marie Normand.
C’est moi, c’est mon adresse.
Devant mon fronçage de sourcil intense, il se veut bon samaritain et continue de m’expliquer que « ala été livrey a-a mauvâyz porte ». Ouf! OK, je respire, je me concentre. Il y a heureusement une note sur l’enveloppe qui dit que la lettre a été livrée au 8060 au lieu du 8160 où j’habite. AH!!! Je vois! C’est mon voisin et il fait sa B.A. Il a sonné pour ne pas laisser mon pauvre petit compte à payer sous la pluie. Comme c’est gentil! Et c’est certainement sa femme (ou sa fille) qui a écrit la note. À moins qu’il ne souffre de dyslexie langagière mais qu’il soit tout à fait apte à écrire normalement. Ça doit être possible. On ne sait jamais.

Ouf, je suis rassurée. Il ne venait que me donner mon dû. Je relève les yeux et je lui souris cette fois de façon sincère et douce pour le remercier. Je lui lance un « merci » et un autre « merci beaucoup » alors qu’il redescend les escaliers en me répondant « c’carèk » convainquant.

Je n’ai donc pas de prince charmant.
Mais bonne nouvelle : mon compte n’était pas élevé ce mois-ci!

23 octobre 2006

On a sonné à ma porte

Bon, ça fait déjà quelque 6 mois que j’habite dans mon cocon, je m’installe autant que faire se peut, je suis bien, je suis dans mon cocon.

J’ai invité déjà des gens chez moi, j’ai reçu quelques amis à souper, j’ai posé des tablettes avec d’autres, j’en ai même parfois kidnappé jusqu’au lendemain matin (deux seulement entrent dans cette catégorie pour l’instant : mon neveu et mon beau grand brun). Je suis assez à l’aise dans mon cocon pour manger dans mon salon, pour me prendre un apéro avant le souper, pour me laisser aller à être en pantoufles-moumoutes-et-lunettes-même-pas-maquillée le vendredi soir quand j’ai rien à faire et même pour me promener nue entre ma douche ma garde-robe le matin!

J’ai fait des tas de choses depuis 6 mois, mais ça, ça ne m’était jamais arrivé, je dois l’avouer...

Lundi soir, il est presque 20 h 00, je suis confortablement installée sur mon sofa, livre à la main. En fait, je devrais plutôt dire « livreS à la main », puisque, imaginez-vous que je lis Il Codice Da Vinci (version italienne – s’il-vous-plaît – du Da Vinci Code de Dan Brown) et donc j’ai également mon dico Italien-Français ouvert en parallèle pour consultation en cas de besoin.

Bref!

Je lisais.

Et c’est alors que c’est arrivé... Pour la première fois depuis mon arrivée dans mon cocon, on a sonné à ma porte.

Sans préavis, sans invitation.

Je dois avouer que j’ai été déstabilisée. Je n’ai pas su quoi faire. J’ai figé.

Je n’ai pas été répondre, donc.

J’ai attendu, les yeux ronds qui fixaient le vide, comme un daim en plein milieu d’une route alors qu’une voiture phares allumés fonce vers lui.

J’ai attendu, en passant rapidement la liste de mes amis et connaissances qui sont déjà venus chez moi ou qui sont au courant de mon adresse et numéro d’appartement (c’est pas si simple, c’est écrit Brigitte et Michel à côté de ma sonnette!!).

J’ai attendu, donc, étant bien malheureuse de ne pouvoir jeter un coup d’œil par la fenêtre ou par le judas pour voir de qui il s’agissait. Surtout que le haut-parleur ne fonctionne pas et que je ne peux qu’ouvrir la porte au venant.

Et puis, c’est arrivé à nouveau. On a re-sonné!

Wow!

Ça doit véritablement, inévitablement et immanquablement être quelqu’un que je connais!

Trop tard, maintenant, je devrais faire face au pourquoi de ma non-réponse de la première sonnerie. Je cherche à trouver une excuse, douche, toilette, musique dans les oreilles, séchoir à cheveux qui fait trop de bruit, les deux mains dans la popote avec le four ouvert, etc... J’ai rien trouvé. Avec le temps, mon sonneur (ou ma sonneuse) doit avoir quitté le devant de la porte et, avec tout ça, le temps d’attente aura été trop long et il est évident que les excuses (aussi bonne soient-elles) ne serviront à rien du tout.

Bref, on a sonné à ma porte.

On a sonné à ma porte et j’ai rien su faire.

On a sonné à ma porte et j’ai pas répondu.

Pourtant, c’était très certainement pas un Jéhovah ou un vendeur de balayeuse. Pas à cette heure. Pas deux fois de suite.

Mon ami, mon sonneur, je suis désolée. Faudra que je me déniaise avant ta prochaine visite.

Quand j’y pense, je me dis que...
c’était peut-être mon ami Coco venu ausculter mon pied blessé et prendre soin de moi;
c’était peut-être ma copine et voisine venue m’inviter en vain à aller écouter le hockey chez elle, malgré mon désintérêt le plus total;
c’était peut-être mon beau Jipi venu prendre de mes nouvelles;
c’était peut-être mon beau prince sorti de sa citrouille venu m’enlever pour m’emmener sur une île déserte au soleil pour me crémer le nombril.
Ouais, peu probable, mais c’est chouette de rêver!

Bref, si mon mystérieux sonneur lit ceci, je le supplie de m’envoyer un courriel, de me téléphoner ou quelque chose du genre. Je ne suis apparemment pas prête à la non-technologie d’une sonnette!

Je suis désolée mon beau prince charmant. Je m’en veux un peu, mais je rêverai de toi ce soir.

À bientôt mon sonneur mystérieux!

04 octobre 2006

Une histoire de déjà vu

Lundi soir. Un lundi soir comme les autres. Fin de la première journée de boulot de la semaine pour la plus grande partie de la populace. Fin de la difficile bataille que représente la survie pour d’autres.

Lundi soir dernier, la toute petite maman de ma grande amie s’est éteinte.

Tout comme la mienne (il y a si longtemps déjà), elle a perdu sa bataille contre le cancer. Sa bataille fut plus difficile et moins longue que celle de ma mère. Pourtant, il n’y a que si peu de différences entre ces deux femmes qui n’ont même jamais entendu parlé l’une de l’autre.

Ce soir, je me sens comme un raisin sec. Un raisin sec sans plus aucun jus, sans plus aucun croquant sous la dent, sans plus rien...

Mon raisin sec pleure tout de même ce qui lui reste de larmes pour ma belle, ma chère amie qui vit ce que je fuis depuis plus d’un an.

Je ne connaissais pas la grande dame qui était la mère de ma copine Man, mais je suis certaine que ce que je connais d’elle, à travers sa fille, représente tout ce qu’il y avait de plus beau dans son monde. L’électricité qui la traversait lorsqu’elle riait, c’est Man (je l’entend encore maintenant), le soleil qui brillait dans ses yeux, c’est Man (tu te souviens le soleil de Barcelone, ma belle?), l’océan de bonté qui l’habitait, c’est Man, aussi.

Ma belle Man, je n’ai pas connu ta mère. Tout comme toi, tu n’as pas connu la mienne. Mais, malgré tout, je serre mon oreiller, les yeux pleins d’eau à cet instant en pensant à elle, à sa douleur et à la tienne aussi.

Je voudrais me trouver près de toi pour te flatter les tempes et les cheveux comme seule ma mère savait le faire pour calmer mes pleurs et mes craintes depuis toujours. Je voudrais te flatter les tempes et les cheveux comme ta mère le faisait peut-être pour toi. Je voudrais te flatter les tempes et les cheveux pour partager ta peine, pour t’aider à porter ce fardeau horrible qui pèse si lourd sur nos épaules dans ces moments-là, et aussi pour te laisser voir comme je t’aime, juste là.

Je voudrais trouver les bons mots à te dire.

J’aurais voulu connaître tous les bons mots cet après-midi quand j’ai été te visiter, au lieu de te flatter maladroitement le genou en restant muette. Comme quoi l’expérience et le vécu ne servent parfois à rien du tout!

J’aurais voulu faire plus.
J’aurais voulu percer les nuages pour que le soleil brille encore juste au-dessus de nos têtes et dans tes yeux, juste pour un moment.
J’aurais voulu être Wonder Woman et effacer toutes les égratignures sur ton cœur.
J’aurais voulu t’apaiser et être le baume de tes douleurs.
J’aurais voulu pouvoir te faire sourire.

Mais j’ai pas eu besoin de faire tout ça.

J’ai eu besoin de rien faire du tout, que tu me souriais déjà. Tu souriais de toute ta sagesse, de toute ta grandeur et de toute ta beauté. Comme si un ange t’avais déjà rassuré avant que j’essaie de le faire de ma maladresse déguisée et de ma force faussement acquise.

J’ai eu besoin de rien faire du tout, puisque tu savais. Tu savais tout ce que j’essayais de faire sans y arriver. T’as vu mon vécu et mes intentions plus que je ne les voyais moi-même.

Et, si ce n’est déjà fait…
Sache que ce soir je rêverai de toi Man.
Sache aussi que ce soir, j’ai dit à ma toute petite maman à moi, avec un clin d’œil et un sourire en coin, de faire le tour du proprio avec ta mère et de lui réserver un p’tit trou dans les nuages à côté du sien pour qu’elles nous voient quand on sera ensemble toi et moi.

Sache que je t’aime gros comme ton cœur peut l’être à l’instant, Man.
Que je t’aime gros comme le mien l’est, également.
Et aussi que mon raisin sec a mouillé mon oreiller de toutes ses larmes tellement je t’aime.

Je te fais le plus gros câlin du monde ma belle...

27 septembre 2006

Un an, pas moins!

Voilà.

Ça fait un an déjà aujourd’hui que je suis revenue à Montréal, que je suis revenue au pays. Eh oui, c’est le 27 septembre de l’an dernier (pour ceux qui n’auraient pas encore compris) que je suis revenue « chez moi ».

M’enfin, le terme « chez moi » est un bien grand terme...

C’est bien vrai, puisque, en effet, à mon retour l’an dernier, lorsque j’ai passé les douanes montréalaises, personne n’était sur place pour m’accueillir. Personne, mis à part mon beau grand brun. Personne n’y était, pas même mon père, pas même ma sœur. Et ce, malgré la démonstration claire de mon désir de leur présence.

Ma mère n’y était pas et n’y serait plus jamais, mais le reste de ma famille, elle, n’y était pas, faute de conflits d’horaire de travail! Va savoir!

Peu importe maintenant!

Peu importe, puisque je suis aujourd’hui depuis un an dans ma ville de toujours. J’y suis depuis un an, à me demander quoi faire de ma peau, à me chercher, à me demander si je n’aurais pas dû repartir, à me questionner sur le pourquoi du comment de mon départ pour Lyon à la base. Bref, j’y suis depuis un an à éviter mes proches et à me chercher de nouvelles alliances pour essayer de me sentir mieux.

Je suis ici depuis un an, toute seule au fond.

Comme ce soir.

Je suis toute seule en ce 27 septembre 2006, comme la plupart des soirs, à vouloir me remémorer la dernière année. Mais les seules choses qui me viennent à l’esprit, c’est tout ce qui s’est passé avant. Avant l’an dernier. Avant mon retour. Ce sont mes beaux jours à Lyon, mes soirées endiablées (et bien arrosées) avec mes amis internationaux, mes superbes randonnées sans fin dans les montagnes françaises et aussi la merveilleuse rencontre de Costantino l’Italien, qui, comme par hasard, m’a appelé, LUI, aujourd’hui et m’a laissé un message génial, en italien (dah!), pour me dire en riant qu’il ne comprenait pas ce que je disais sur ma boîte vocale, et aussi d’allumer mon cellulaire parce qu’il avait envie d’entendre ma voix, tout simplement...

Je suis là donc, devant mon miroir, avec mon masque facial vert ridicule, à me faire une manucure et une pédicure. Peut-être qu’au fond j’essaie de me rappeler les dimanches après-midi d’intenses traitements beauté qu’on se payait moi et Émilie...

Ce qu’il me manque le temps d’avant mon retour où je vivais chaque seconde intensément, comme si j’allais arrêter de respirer la seconde d’après, où je riais chaque matin et chaque soir (ou presque), où je vivais la plus belle histoire d’amour, une histoire d’amour digne d’Alexandre Jardin, de l’autre bout du monde et où je décidais le jeudi matin, en flânant sur Internet, de partir toute seule au sommet d’une montagne à plusieurs heures de train, juste pour voir de quoi le monde a l’air de là-haut et quel son y faisait le vent...

Comme il me manque le temps où j’étais loin d’ici, loin de tous ces gens qui ne se souviennent pas de la date de mon retour près d’eux...

05 septembre 2006

Mon long week-end en trois temps (partie 1)

Premier long week-end depuis la Fête du Canada, dernier avant... possiblement les Fêtes dans mon cas, rush oblige! Je veux en profiter. Mon ami, que dis-je mon âme sœur, Jipi fais la babysitter avec la voiture de son ami parti en voyage, ça tombe bien, on va donc jouer aux touristes pour les trois prochains jours.
Voici notre première journée :

“Rise and Shine” assez tôt ce matin! Faut dire que j’ai hâte à mon expédition. Jipi m’a dit qu’il serait chez moi pour 10h00, ce qui veut dire en langage Jipiois qu’il ne sera pas ici avant 10h30, voire 10h45 facilement. J’ai donc tout mon temps, je déjeune, je me fais un double espresso (miam!) et je me prépare à me faire une manucure rapido avant la longue journée, quand... oh mon dieu! Qu’est-ce que c’est?? On sonne à ma porte! Diantre, il n’est que 9h45, qui cela peut-il bien être? Le ciel nous tombe sur la tête! C’est Jipi!!!

Je pense que c’est la première fois que je le vois en avance pour quoi que ce soit. Il semble aussi surpris que moi. J’en ai presque la larme à l’œil. Pas de blague!

Ben, tant pis pour la manucure. Tu veux un café Jipi? OK! Je refais deux espresso, c’est un chacun cette fois, car je crois qu’un autre double pourrais me faire exploser le cœur dans la poitrine. Juste à boire ce 3e café, j’ai les mains qui tremblent, je parle plus vite que mes lèvres ne peuvent le supporter et je suis à peine cohérente. Ouf!

On part, avant que je fasse un trou dans le plancher à force de marcher dans tous les sens et qu’est-ce qui nous attend sur l’autoroute en direction du Pont Champlain? Eh oui! La moitié de la population québécoise qui a eu la même idée que nous! Esti qu’y a du monde!

On fini par finir par passer le pont... on se dépêche (façon de parler) à quitter l’autoroute pour prendre un autre chemin plus tranquille. J’ai faim (depuis avant l’échangeur Décarie, il y a presque 2 heures), alors on trouve un resto dans le guide touristique de la région qui semble chouette. On y arrive... c’est ouvert le midi que du mercredi au vendredi. Merde! Les samedis et dimanches, c’est que pour le souper. Merde! Tant pis...

On reprend la route, direction un chouette vignoble. Exceptionnellement, il n’y a pas de visite guidée aujourd’hui, mais la gentille dame nous invite à aller nous balader dans les vignes à notre guise. Les sandales n’étaient pas la meilleure idée que Jipi ait eu ce matin. Mais vu l’heure de son arrivée, je ne suis pas certaine qu’il en ait eu beaucoup, des idées, ce matin! Bref, on marche dans la terre. On regarde les raisins. On va même voir le blé d’inde derrière. Tiens, un piège. Oui, Jipi, c’est sûr que c’est un piège à ours cette petite cage minuscule avec des sardines tout au fond! hihi

Finalement, on déguste les vins de la place. Le ventre vide, on les trouve tous très bons (même le rosé!), peu importe ce qu’ils goûtent... On va par la suite manger un des meilleurs sandwich à vie dans un resto très sympa dont la proprio est apparemment Suisse (comme Jipi) et fait des chocolats très jolis et inventifs elle-même. Miam! Nous sommes à Lacolle, plus communément connue comme étant la capitale des Ventes de garage. Pas de blague, il y a une affiche pour indiquer une nouvelle vente de garage à tous les 10 pieds maximum. C’est pas croyable.

Un peu plus loin, on rend visite à une ferme de fraises et framboises où on est accueillis par un chien géant avec un œil blanc, un noir et du poil tout mottoné. Euh... on doit payer le droit de passage ou ça va? OK, on est sain et sauf et on déguste un Rikiki, qui consiste en un mini verre à shooter tout en chocolat dans lequel est versé du Valentin (sangria aux fraises et framboises maison). C’est bon, très sucré et assez fort. Jipi réussit même à s’étouffer. Je reste seule avec la jeune fille pendant de longues minutes à regarder les pots de confitures, mal à l’aise, et à lui sourire maladroitement alors qu’on entend mon ami se cracher les poumons dans les mains dehors.

Jipi fini par recommencer à respirer et, fait surprenant, il achète une bouteille de cet alcool assassin. Bah, c’est lui qui décide.

On repart, direction Lieu historique national du Canada du Fort-Lennox. En arrivant sur le terrain, qu’est-ce qu’on ne voit pas? Des centaines de mouettes en train de roupiller tranquillement sur la pelouse près du chemin... Je ne peux pas résister, je demande à Jipi d’arrêter la voiture et je cours comme une folle, les bras dans les airs en criant peu importe pour les faire s’envoler. Ça marche, elles volent et se posent un peu plus loin. Retour dans la voiture, on avance encore un peu et je recommence mon cirque une deuxième fois!! Ce que c’est drôle!! hihi

À notre entrée sur le site du Fort-Lennox on est accueilli par un guide (pétard selon mon accompagnateur) en short brunes et polar rouge (un peu turn off ça par contre!!), qui nous informe que la visite guidée est commencée depuis 30 minutes (tant pis!), mais que dans 40 minutes il y aura une mise en scène théâtrale à laquelle on peu participer (re-tant pis). Bon, ok, on va attendre. On visite tranquillement, sans vraiment chercher d’info, en fait, on se balade en gambadant sur les pentes douces, on prend des photos très « concept » et on s’amuse avec les gros canons et les faux boulets!! Le théâtre commence, on participe, on fini par trouver lequel des vilains acteurs avait volé les clefs du Fort-Lennox et il est emprisonné (jusqu’à la salutation finale). En sortant, on se balade encore un peu aux alentours du fort, sur l’île. On se pratique à siffler, ce qu’on est totalement incapable de faire! On joue avec des plantes hyper collantes pleines de cheveux d’ange tout blancs et que Jipi appelle « perroquets ». Je mange des petites fleurs mauves en forme de brosse à dent comme quand j’étais petite. Je les fais goûter à Jipi, il n’aime pas du tout et il recrache gentiment. On tombe sur deux libellules en pleine fornication. M’enfin, c’est ce qu’on déduit, elles ont le bout de leur queue sur le dessus de la tête de l’autre et frétillent doucement des ailes. On les observe, en ti-bonhomme, pendant au moins 10 minutes, le nez à moins de 3 pouces des bestioles, qui finissent par en avoir marre du voyeurisme et partir bruyamment, tout en prenant bien soin de nous effrayer et de rester accrochées ensemble.

Avant de reprendre le bateau direction parking, on répond à un sondage sur notre visite. Puis on se dirige vers Chambly pour les Fêtes Bières et Saveurs. C’est peut-être parce qu’on arrive en fin d’après-midi, mais tout le monde est vraiment saoul. C’est extrêmement désagréable cette beuverie collective de « 450 » purs et durs. Vraiment décevant. On déguste deux bières et on fiche le camp! Allez hop!

On s’arrête dans le Vieux-Longueuil en se disant qu’on tombera bien sur un bon resto et, en effet, on en trouve un. Il se nomme (c’est le destin je crois) : « Comme par Hasard ». On n’aurait pas su si bien dire. Miam!

Très belle fin de soirée finalement pour une journée tout aussi belle, en si bonne compagnie.
On se souhaite bonne nuit au pas de ma porte.
À demain Jipi!!

28 août 2006

Mon vendredi dans les bars

Vendredi dernier, miam-miam, je suis sortie prendre un verre avec mon ami sans surnom. Je précise « sans surnom », car ceux qui me connaissent bien savent que je fonctionne mieux avec les surnoms qu’avec les noms réels, puisque ma mémoire nominale me fait affreusement défaut la moitié du temps. Par contre, mon cerveau ne semble rien trouver qui colle vraiment à la peau de mon pauvre ami sans surnom, à son grand désarroi, car il aime bien cette habitude que j’ai de surnommer les gens. Ça viendra, mon ami, ne t’en fait pas. J’attends l’inspiration, c’est tout.

Donc moi et mon ami sans surnom sommes allés prendre un bière (qui est devenue plusieurs) ensemble, car ça faisait bien trop longtemps à notre goût qu’on ne s’était pas raconté nos vies.

Notre premier arrêt s’est fait au Quartier Latin, rue Ontario près de Saint-Denis, en plein cœur dudit quartier latin... C’est concept! On est bien heureux de voir qu’il reste une table pour deux sur la terrasse, juste pour nous, comme si elle nous attendait. On est heureux parce qu’il fait encore bon dehors et qu’on ne veut pas encore dire adieu au temps doux, qui nous permet de passer la soirée à l’extérieur.

Voilà donc, on s’assoit et on sirote joyeusement chacun notre verre de rousse. Ce que c’est bon une bonne bière froide, un vendredi soir, après une longue et grosse semaine. Je peux vous assurer qu’on l’appréciait au moins autant que la compagnie de l’autre.

On discute vivement, comme tous les gens branchés qui nous entourent. On parle de musique, de nos amis communs et d’un million d’autres trucs, et, comme chaque fois qu’on converse, on se trouve toujours plus de ressemblances et de points communs sur lesquels ne pas s’obstiner! Hé!

Lorsque l’heure du parcomètre sonne, on décide de ne pas seulement le recharger, mais bien d’aller se poser ailleurs. Et ce ailleurs, n’est nul autre que les Foufounes Électriques, où chacun de nous n’est pas allé depuis une éternité. Bon, ça jure un peu avec le début de notre soirée et notre apparence, mais « jurer dans le décor » et « Foufounes Électriques » vont tellement bien ensemble, qu’on s’en fiche complètement!

Une fois sur place, direction le bar, on attend notre verre et on voit un gars de sécurité qui n’aurait pas pu se trouver meilleure place où travailler. Une grosse boule, musclée sous sa graisse, t-shirt noir de mise, crâne complètement dégarni, barbe velue et charnue, qui mange goulûment une grosse poutine graisseuse. Mon ami sans surnom et moi, on se regarde, et sans rien dire on sait que l’autre pense exactement la même chose : il ne fait vraiment qu’un avec la place ce gars!

Motivés, on se dirige encore une fois sur la terrasse, à l’arrière. On jase encore plus, surtout que moi, la bière commence à me rentrer sérieusement dans les cellules grises. Et c’est alors que mon ami fait une pause pipi que je vois un truc qui, tout comme le gars de sécurité va vraiment de paire avec la place... un énorme rat qui passe tout près de ma table. Il arrivait de derrière moi, et donc fort probablement de l’intérieur de la bâtisse (rappelez-moi de ne JAMAIS essayer la bouffe aux foufs!!) et qui se dirige un peu trop nonchalamment à mon goût vers la ruelle à l’arrière de la terrasse. Il sent la bouffe de nos voisins de table et ne semble pas pressé de s’en éloigner. Il finit par sortir, tout de même, mais je vois toujours sa silhouette à travers la clôture et j’aime pas trop. Quand mon ami sans surnom revient, je lui raconte tout ça et je dois avouer que je ne peux m’empêcher de garder les yeux rivés vers le trou par lequel il est sorti. Si vous l’aviez vu, vous auriez fait pareil... il était au moins gros comme mon pied!!

Alors que le temps passe, il se pointe à nouveau le bout du nez à quelques reprises, mais sans jamais trop s’aventurer et en se cachant chaque fois que je dis à mon ami qu’« il est là! Regardes il est revenu l’effronté!!! »

On fini par partir, puisque mon obsession devient réelle et que, de toute façon, nous n’avons plus de bière et qu’on en a bien assez bu pour ce soir.

Juste pour finir la soirée en beauté, on décide de s’acheter une grosse patate frite graisseuse pour le voyage, avant d’aller faire de gros dodos. La Belle Province du coin Saint-Laurent et Sainte-Catherine semble parfait pour nous et c’est très froidement qu’on se fait dire : « pour vous! » en guise de prise de commande. Une patate, une! Dès qu’on l’a entre les mains, juste avant de sortir, on se dit que ce serait une bonne idée de prendre des serviettes, puisque les frites en question ont comme ingrédients de base 50% de gras et 50% de patate. Alors que mon ami sans surnom, poli de nature, va demander gentiment au caissier s’il peut prendre quelques serviettes à côté de sa caisse, l’homme ne fait que les pointer rudement et lui lançant un « pick up!!! » aussi sec que significatif. Il les prend et on s’empresse de sortir en riant.

Ce vendredi soir fut donc un étrange mélange de bière branchée, de bière trash et de frites graisseuses... c’était chouette! Éclectique, mais chouette!! hihi

23 août 2006

Ça y est... je suis amoureuse!

Eh oui! L’incroyable est arrivé! Je suis tombée sous les charme d’un bel homme. Encore...

Le week-end dernier, j’ai passé de bons moments avec un charmant jeune homme. Par une journée pluvieuse, je l’ai bécotté, je l’ai cajolé et je l’ai accueilli tout au creux de mes bras. C’était chouette et pour la première fois j’ai senti un pincement étrange dans ma poitrine, comme pour me dire d’arrêter de jouer la comédie pour un instant et de me laisser aller à dire à la terre entière qu’il est beau et que je l’aime.

Ceux qui me connaissent, savent que ma sœur était enceinte. Ceux qui connaissent aussi ma sœur savent qu’elle était plus qu’enceinte et qu'elle tirait à présent sur l’imitation (très bonne d’ailleurs) du béluga en chaleur! Eh bien, c’est dans la nuit de samedi à dimanche qu’elle s’est décidé à faire voir le soleil à son poupon. Ou alors c’est lui qui a décidé qu’il en avait marre d’être à l’étroit. J’en sais trop rien.

C’est quand je me suis rendue à l’hôpital, alors que je l’ai pris dans mes bras, que Cupidon m’a mitraillé. Si petit (m’enfin, faut le dire vite, il faisait quand même presque 11 livres à la naissance!!), si délicat, sans aucune défense, ni aucune armure inutile. Si mignon.

Ceux qui me connaissent un peu savent très bien que je suis la dernière des dernière à faire gaga-gougou pour un bébé et encore plus à devenir gaga-gougou devant un bébé. En arrivant à sa chambre donc, j’ai laissé mon père faire les (et le) gaga-gougou et je faisais ma nonchalante à dire que je le voyais bien d’où j’étais quand on me disait de m’approcher pour le regarder et à dire que je le prendrais plus tard, que je laissais ma place aux autres quand on me disait de le prendre.

Mais à voir ma sœur, toute souriante (même déchirée) et à l’entendre me dire « enwouèye donc!! » (je viens de perdre tous mes amis Français juste là!! hihi) j’ai soupiré, j’ai dit ok et... je suis tombée amoureuse! Tout bonnement.

Après un temps, mon père annonce qu’il part et ma sœur, très habilement, agit et parle comme si de toute façon je restais avec elle en disant au revoir au grand-père alors que la tante avait toujours bébé Étienne dans les bras. Mais oui, j’avais oublié de vous le mentionner, il se prénomme Étienne. C’est un nom pour lequel je craque, je dois l’avouer (preuves à l’appui, j’ai bel et bien craqué pour un Étienne dans le passé!) et il se pourrait bien qu'il soit roux, un autre point pour lequel je craque et j'ai craqué dans le passé.

Me voici donc, seule avec Étienne et Sarah, lui tout endormi, que rien ne pourrait réveiller et elle toute fatiguée de sa nuit blanche et épuisante. J’approche le fauteuil du lit de ma sœur, elle se couche, je m’évache (au revoir les cousins du vieux continent qui suivaient encore!! hihihi), sans soulier, j’étire mes pieds sur le lit d’hôpital et j’ai toujours le petit Étienne blotti dans mes bras, si confortable, à ne pas bouger. Ma sœur somnole et mes yeux passe d’elle à Étienne, mais je dois avouer qu’ils sont plus souvent fixé sur Étienne. Et alors que je souris toute seule en me disant que je suis bien contente que personne ne me voit ramollir de la sorte, ma sœur me lance un « je t’aime » aussi inattendu qu’embrouillé par le sommeil. Je souris d’autant plus et je lui rend le compliment.

C’est quand d’autres membres de la famille arrivent que je me racle la gorge, je reprend mes esprits, je remets ma carapace de « moi, les bébés... bof!! » et je finis par m'éclipser, pour retourner chez moi et les laisser se reposer.

Mais toute la soirée et même à l’occasion depuis, j’ai Étienne dans la tête. Ses petits doigts, ses petites lèvres, ses petits pieds...
Je suis vraiment en train de vous parler de pieds de bébé!?!?! Mon dieu, qu’est-ce que je suis devenue?? Ma sœur à créer un ange et un monstre à la fois.

Bah, c’est pas grave, je me dis que je compense pour ma mère dans ces moments-là. Elle aurait parlé sans cesse de ses doigts/pieds/lèvres et tout le reste du genre.
Elle aussi aurait trouvé qu’il a l’air d’un ange.
Elle aussi serait tombée amoureuse...

T’inquiètes petit Étienne, je te raconterai ta grand-mère.
T’inquiètes.

16 août 2006

Mon escapade à Québec… ou l’histoire d’une bulle au cerveau

On est dimanche. Un dimanche tranquille, vous savez, lorsque l’après-midi semble interminable, que chaque minute (tout naturellement consacrée au ménage, ramassage, époussetage, lavage, etc.) semble vous regarder droit dans les yeux et dire : « ouais, c’est plate hein? Ben y en a une autre juste comme moi qui s’en vient. ». Un vrai dimanche quoi. Et alors que je me regarde le nombril, je pense à ma semaine qui recommencera sous peu et au retour de vacances de nombreux collègues, vacances que moi je n’ai pas eues et que je n’aurai pas... c’est la joie des nouveaux postes. C’est pas grave, je me résigne.

Et tout à coup, un truc incroyable est arrivé. Une bulle. Une toute petite bulle tout au fond de mon cerveau. Le genre de bulle dont on se souviens longtemps.

Je m'explique. Voici :

Moi, je connais un beau grand brun, un gentil beau grand brun avec qui j’ai passé des moments magiques, intenses et inoubliables. Pour ceux qui me connaissent ou qui connaissent mon histoire, je n'ai qu'un mot à vous dire: Londres!

Bref, ce beau grand brun, donc, est en vacance (lui aussi) pour quelques jours encore. Il s’est posé dans une grande maison vide à Québec pour ses derniers jours de repos.

Et tout à coup, suite à quelques courriels et SMS sur nos cellulaires respectifs, un fait étrange et surprenant nous saute au visage : bien qu’on ne puisse se supporter assez longtemps pour fonctionner en tant que couple, la présence de l’autre nous manque, juste là, à cet instant, en ce dimanche. Et c’est à l’instant précis où je réalise ceci que la bulle s’est manifestée. Une bulle pareille à celles m’ayant fait faire les trucs les plus fous et les plus « Alexandre-Jardinesque » de ma vie.

Je décide donc, dimanche, de rentrer au boulot lundi matin, de terminer rapido les trucs les plus urgents et de quitter Montréal sur l’heure du midi pour aller voir mon grand brun pour un peu plus de 24 heures. Juste comme ça. Juste parce que.

L’idée que ma bulle m’a mise en tête plaît bien au principal concerné et il m’accueille royalement à mon arrivée en fin d’après-midi. J’ai droit à de longues minutes de baisers, à s’en essouffler et à se faire rougir le menton, dès mon arrivée. Miam! J’ai aussi droit à un succulent repas barbecue aux chandelles, à une très bonne bouteille de vin, et surtout à un long bain à deux, bien chaud, rempli de bulles et accompagné de champagne (lui aussi rempli de bulles). Re-Miam!

Pour la deuxième journée, petit-déjeuner sur la terrasse, saucette rapide (c'est le cas de le dire, il fait très froid et on entend le tonnerre au loin!!) dans la piscine, plus de câlins et un deuxième souper barbecue sont au menu. Et puis, comme on ne peut se résigner à terminer la soirée bêtement et abruptement pour me permettre de prendre le dernier bus de la soirée, on se paie une deuxième nuit collée. Nuit payée chère dans mon cas : je dois me lever (m'enfin, me réveiller) à 4h30 et quitter à 5h15 pour ne pas rater le premier bus et aller travailler directement. De plus, l’anxiété de ne pas me réveiller à temps et de constamment me demander quelle heure il est a pour effet de m’empêcher de dormir la plus grande partie de la nuit.

Mais bon, 4h30 arrive et je quitte doucement mon beau grand brun, tout endormi et si joli, pour me diriger vers le boulot. Ma journée sera certainement longue et pénible, mais, alors que je passe le pont de Québec, direction Montréal, je regarde le soleil se lever sur le fleuve, à travers les nuages roses, je souris doucement et je me fiche complètement de la fatigue et des longues heures à venir. Je m’en fiche parce que j’ai la tête pleine de douceurs, de baisers, d’yeux pétillants et de caresses... comme depuis la première fois, comme depuis Paris, Lyon et Londres. Je m’en fiche parce que j’ai écouté une bulle et que j’ai profité de la vie.

Simplement.

Juste parce que...

09 août 2006

Moi et les cochons

C’est par une journée remplie de soleil et de pas trop d’humidité que, samedi dernier, j’ai profité de mes contacts festivaliers et des billets VIP (je reste une VIP, n’oubliez pas!) qui m’avaient été donnés pour aller faire un tour du côté de Sainte-Perpétue et m’amuser comme une petite folle avec les cochons... et mes amies, bien sûr!

C’est avec un plaisir non modéré que j’ai été rejoindre la belle Geneviève, juste avant de faire connaissance avec la maison Saint-Hubertoise de ma collègue et amie Valérie. Une fois tous les copains de la journée (sauf une) rassemblés, on quitte Saint-Hubert et j’appelle la belle (oui, elle aussi!) Julie (c’était elle la sauf une) de Trois-Rivières, pour lui dire quand et où nous rejoindre.

À peine arrivés à Sainte-Perpétue, les géants du synchro frappent et qui ne voit-on pas entrer dans le stationnement? Eh oui! Jolie Julie!!

Salutations, bisous, sourires, on est contentes, heureuses, il fait beau… go pour les cochons, j’ai hâte moi!! Une fois à l’entrée, oh combien excitée suis-je de constater que les organisateurs ont inventé l’option d’acheter un passeporc pour avoir accès au site pour toute la durée du festival. Pas si intéressant que distrayant, juste de par le nom-rempli-de-jeu-de-mot-chouette choisi!!

Une fois « dans l’antre » et après avoir résolu les technicités entourant nos passes VIP (de belles cocardes nous ont été remises et surtout, SURTOUT, 4 coupons de consommation gratuite!!), nous partons faire un tour d’horizon de l’endroit.

YÉ! Moi j’avais hâte d’arriver au petit marché de la charcuterie pour faire le plein nasal de douces odeurs de viandes non usuelles et très tentantes... Miam! J’avais même emprunté un joli cooler et un ice-pack à mon beau grand brun pour l’occasion (la madame est prévoyante! hi!hi!hi!) Bref, j'ai fait l'acquisition de bonnes saucisses au wapiti, et d’autres bière-épicées et bacon-cheddar pour ne nommer que celles-là ou plutôt n’acheter que celles-là... boy! Tellement de produits si tentants, tout a l’air bon, oh my gooooooood! OK, concentration, je m’arrête après ces trois choix et je vais gentiment et tranquillement les porter dans mon cooler.

Next step : aller voir les cochons, bien sûr! À la petite ferme des Trois Petits Cochons, il y a plein d’animaux gentils que les enfants peuvent flatter : une demi-douzaine de moyens cochons roses qui dorment, un géant cochon tout noir et vraiment laid et tout évaché (qui en fait était probablement une truie... rien pour aider sa cause), quelques mini-mini cochons tout mignons un peu noir et un peu rose (incroyable de penser que le béluga noir au nez plat d’à côté ait pu créer de si jolis trucs) et finalement, de gentils lapins qui se laissent doucement flatter par les petits (et les moins petits) intéressés.



Par la suite, on mange rapido (du porc, bien sûr!) avant d’aller se poser les fesses dans l’estrade VIP pour assister à l’attraction numéro 1 du festival : la course national du cochon. Le concept est relativement simple, un enclos rond au centre duquel se trouve un espèce de baril rectangulaire et plusieurs cochons s’y dandinent doucement. Un gars met exprès plein d’eau par terre pour faire le plus de bouette possible. Puis deux personnes entrent dans l’enclos pour courir après les cochons, juste pour les exciter (exprès aussi!). Puis des gars et des filles entrent à tour de rôle dans ledit enclos pour se pitcher (littéralement) dans la bouette sur le cochon qui leur était attribué pour faire tout en son pouvoir pour immobiliser ledit cochon et le pitcher (littéralement) dans le baril en un maximum de 1 minute 30 secondes. L’équipe (2 gars et une fille chaque) qui accumule le moins de temps gagne. Simple, mais très complexe à la fois.

Boy, ça me donne le goût d’essayer! On verra l’année prochaine si l'envie m'a passée.

De plus, cette course aussi fameuse qu’elle puisse l’être est animée par deux drôle de messieurs, Jean-François Baril et Alex Perron. Je trouve ce dernier particulièrement drôle, mais ses cheveux sont incroyablement trop frisés\longs-mais-pas-assez\bizarres et je dois avouer que ça me turn off... Mais bon, aussi gay qu’il soit, ça ne change absolument rien à ma vie ou à la sienne ce que je pense de ses cheveux!

By the way, le meilleur temps, c’était une FILLE!!! Dans votre face les gars avec un excellent 16 secondes avant de mettre le cochon dans le baril! hihi Bravo Madame-dont-je-ne-me-souviens-pas-le-nom-ni-la-provenance!! Bravo!



Par la suite, on va dans les jeux de la foire pour taper sur la tête de quelques pauvres taupes innocentes (ce que c’est chouette ça!) et pitcher des balles dans des troues qui font avancer des cochons (j’ai pas joué à ce jeu, je n’ai pas trop suivi non plus, désolée pour le vague de l’explication...).

Puis, mes braves amis risquent leurs vies dans un manège qui tourne à l’envers et dont les grilles ne s’ouvrent pas à la fin du tour! L’espèce d’idiot qui contrôle le manège décide de tout simplement faire un deuxième tour, super relax, cigarette au bec. Seigneur! Si j’avais été dans ce manège, j’aurais TELLEMENT pété ma coche! Il n’aurait pas vu la fin de ma rage… mais mes amis, tout calmes et gentils qu’ils sont, se sont laisser virer la tête (et les trippes) à l’envers une deuxième fois, sans rien dire. Bref. Fin de l’épisode. Pas de commentaires.

Finalement, pour terminer la soirée en beauté (sarcasme ici!) un spectacle de Éric Lapointe, totalement ivre, avec une cigarette à la main et une canette de bière dans l’autre. Il prend un puff après le premier couplet, une gorgée après le deuxième et continu à chanter. **soupir**

Anyway, fin de la soirée… énorme bouchon de circulation pour sortir du minuscule (pour ne pas dire minus) village de Sainte-Perpétue. Seigneur! C'est probablement le seul temps de l’année où le village vit ce genre de phénomène circulation et le seul endroit au monde content de vivre ce phénomène de circulation.

Arrivée tardive à la maison et dépôt doux, rapide et heureux de ma tête sur mon oreiller. Cette nuit-là, je rêvai de cochon et de bouette (dans l’ordre et dans le désordre)!

C’était chouette cette journée avec les cochons! Qui l'aurait cru... moi et les cochons! ouf!

26 juillet 2006

Je suis une VIP!!

Quelle meilleure façon d'inaugurer mon blog qu'en racontant la soirée sélect/VIP que j'ai passée, dans un endroit non moins sélect/VIP, entourée d'artistes très sélect/VIP, en compagnie de ma copine Lyne, tout aussi sélect/VIP que je puisse l'être!

D'ailleurs mon blog-sans-prétention a pour raison première d'existence de, justement, me permettre d'être librement prétentieuse en parlant sans cesse de moi, de mes aventures et des bulles qui me passent dans la cervelle. J'imagine que c'est la nostalgie de mes courriels hebdomadaires traitant de mes aventures à Lyon qui me gruge les tempes et me donne envie de m'exposer à nouveau de cette façon.

C'est prétentieux, je sais, mais je m'en fiche. Ceux que ça dérange n'auront qu'à ne pas venir me lire et à se trouver une autre activité chouette comme le bridge, le ski de fond ou la chasse au lièvre.
Pour les autres, eh bien, merci et bienvenue!
Enjoy.

Mais bon, pour en revenir à moi (je m'en éloigne rarement, que voulez-vous!), j'ai passé dernièrement une soirée VIP, donc, avec ma bonne copine, qui est également mon patron... keep it in the family! hihi

Nous sommes allées au Charlot, le resto/bar/terrasse VIP du Festival Juste pour Rire. Quand nous sommes arrivées, c'était assez mort, peu de gens (dommage!), peu de belles gens (encore plus dommage!), mais il y avait nous (une chance!). Nous avons bouffé, bu et jasé en masse en écoutant la rediffusion d'un des galas Juste pour Rire et en riant à l'occasion. Ne vous inquiétez pas, j'ai fait attention, je n'ai pas ri trop fort.

À la fin du repas, quelle ne fut pas ma joie d'entendre (oh... douce musique à mes oreilles) le groupe de personnes derrière Lyne parler, vous l'aurez peut-être deviné, Italien!! Eh oui! Ah... quels beaux souvenirs me sont passé derrière le front à cet instant. Désolée Lyne pour ma bulle, mais j'étais très loin de notre petite table 2 places à Montréal-Beach à cet moment-là.

Mais bon, quoique beaux et bien mis, ils n'étaient ni connus, ni famous, peut-être un peu sélect/VIP, mais c'est tout! Pas beaucoup d'intérêt ici donc... Mais qui est arrivé pour s'assoir et jaser avec eux par la suite, en même temps que toute une bande d'autres Italiens?? Arturo Brachetti et sa couette toupet-en-pic-pic, eh oui!!

C'est d'ailleurs à ce moment que je suis sortie de ma torpeur et que j'ai ôté mon nez de mon verre de vin un peu pour regarder autour et m'apercevoir que plein de visages connus, car vus à la télé, nous entouraient.

Il y avait Denise Filiatreault avec un beau jeune homme inconnu, mais beau. C'est l'essentiel de toute façon!
Il y avait Stéphane Fallu que je ne connais pas, mais qui était un des invités à 100 détours la seule fois que j'ai écouté cette émission, par solidarité avec la SATQ (où je travaille). Je me dis que s'ils l'avaient invité, c'est qu'il est connu quelque part.
Il y avait la fille qui fait Virginie mais dont j'oublie le nom.
Il y avait Penelope Mc... euh... je ne sais pas comment écrire son nom, donc je vais y aller au son : Mèk-Kouaide (ou quelque chose du genre). Peu importe de toute façon, car elle me tape sur les nerfs.
Il y avait aussi... euh... ben il y avait plein d'autre monde du milieu humoristique dont les noms me sont soit inconnus (de par ma nullité totale à me souvenir des noms), soit jamais venus en tête à cause des vapeurs de l'alcool.

Après m'être rendu compte que j'étais entourée de vedettes alors que j'étais très chic avec ma belle robe brune et mes talons hauts et que je suis devenue toute fébrile et contente, comme une gamine devant son gâteau de fête, je me souviens seulement d'avoir vu qu'il était 1h00 du mat quand je suis arrivée à mon lit.
Ouais, il était bon le vin, Lyne.
Ouais, merci pour la soirée sélect/VIP Lyne.

Bref, c'était cool, je me suis "showée off" un peu en bonne compagnie et j'ai aimé ça!
Cool!
Lyne, quand t'as d'autres passes VIP comme ça, tu sais qui inviter!! hihi