06 novembre 2006

Moi et mes vidanges... ou l'art du repassage

OH MY GOOOOOOOD!!

Si une chose me répugne, c’est bien de sortir les vidanges.
Je pense que c’est une des rares choses qui me manque d’avoir un homme à la maison. Je me souviens... C’était le bon vieux temps!

Bon, je vais avoir l’air d’une femme aux idées fermées qui a la mentalité des années 50, mais j’aime mieux repasser des chemises d’homme. J’aime ça 100 fois plus que de sortir les vidanges! N’importe quand!

En plus, c’est même pas une blague. J’aime ça repasser des chemises. Et, oui, je repasse même mes serviettes de table et aussi mes draps et taies d’oreiller, considérant que je n’ai pas des tonnes de chemises.
Ça relaxe, vous ne trouvez pas?
J’ai même proposé à un ami de repasser son tas de chemises que je vois depuis plusieurs semaines, esseulé, sur un pouf dans le coin du salon, à attendre qu’on les déride avant de les renvoyer, bien mises et en bonne compagnie sur leur cintre attitré à côté de leurs copains rayés.
Il m’a peut-être prise pour une folle. Il a peut-être cru que je blaguais ou alors que je le draguais. Mais non, loin de là. D’ailleurs, si tu lis ces mots mon ami aux chemises fripées, j’étais vraiment véritablement sérieuse pour vrai!
Ça me relaxe de repasser et encore plus si c’est pas mes vêtements. Ça vide l’esprit. Il n’y a qu’à mettre un peu de jazz vieillot à la Glenn Miller. Il n’y a qu’à se vêtir d’une nuisette qui donne l’impression d’être nue tellement c’est confo. Il n’y a qu’à rester nus pieds. Il n’y a qu’à se servir un verre de vin blanc qu’on sirote entre chaque morceaux à aplatir. Il n’y a qu’à se vider l’esprit : plus de boulot, plus de collègue de travail trop demandant, plus de date de tombée dépassée, plus de téléphone qui sonne trop souvent. D’ailleurs, j’avais oublié : il n’y a qu’à fermer la sonnerie du téléphone. Il n’y a qu’à s’installer en face d’un mur ou s’adosse un faux Van Gogh coloré et souriant ou alors en face d’une bibliothèque remplie de bouquins qu’on n’a pas tous lus encore et qui nous font rêver le soir.
Il n’y a qu’à faire tout ça et puis…
La magie opère.
La magie, oui-oui!
La magie… du repassage.
Ça vide l’esprit à un point tel qu’on ne fait que fredonner sur les airs de trompette jazzés et romantiques et qu’on ne peut s’empêcher de sourire tranquillement, doucement. On sourit en se dandinant doucement les hanches en compagnie de son nouvel et si vieil ami Glenn et aussi à se doter d’un peu de pétillant dans l’œil en imaginant un beau grand gars qui arrive par derrière en posant ses mains sur nos hanches et surtout, surtout, un doux baiser dans la courbe du cou, juste à mi-chemin entre l’oreille et l’épaule, juste où ça fait frissonner assez pour être un peu chatouillant mais pas trop. Un beau grand gars juste assez musclé mais pas trop aux épaules superbes, larges et découpées. Un vraiment beau gars, juste assez beau mais pas trop. Un beau grand coco si possible, oui avec un joli crâne tout doux et affamé de caresses et de jeux de doigts étudiés qui font respirer profondément et chaudement. Un beau grand gars donc, qui est content d’avoir des chemises en plein état de repassage, mais qui est encore plus content d’avoir une jolie demoiselle en nuisette, et surtout nus pieds et les oreilles pleines de jazz, un sourire aux lèvres en train d’enlever les plis ingrats de ses chemises imposés par sa super sécheuse high-tech.
Aaaaahhh… vous la voyez la magie??

Bon, c’est kitsch, c’est têteux, c’est vieux jeu, mais… ça me rend bien et relax et douce et tranquille moi.

Et puis, je suis désolée, mais c’est pas le fait de trimballer un grand sac noir qui empeste le passé date et qui se troue à cause qu’on a les ongles trop longs et qu’il a le plastique trop mou qui me fait germer des idées aussi chouettes dans la tête!

Alors voilà!
Je déteste sortir mes vidanges.
Et ce soir, c’est le soir des ordures. Je suis donc sortie jusqu’à ma poubelle sur mon perron, je l’ai regardé, je l’ai même ouverte, j’ai fixé ce putain de sac noir trop mou et trop mince et... j’ai refermé le couvercle. Tout simplement. J’attendrai à jeudi. Il n’était pas plein de toute façon!

Et peut-être que demain, oui, peut-être demain j’irai chez mon ami avec mes cd de Glenn Miller et ma nuisette pour repasser ses chemises alors qu’il sera parti faire whatever et je rêvasserai face à sa bibliothèque à lui (ça fera l’affaire). Je rêvasserai à un beau grand gars... bon ça le fait, vous aviez déjà compris la première fois, je n’insisterai pas.

Mais bon, j’insisterai sur le fait que je n’aime pas accompagner mes poubelles jusqu’à côté de l’arbre devant chez moi.
J’aime tellement peu ce moment de la semaine que je rêve d’un beau grand gars tendre et fort à la fois alors que je repasse mes serviettes de table... ou les chemises d’un copain!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ha ma chère Marie s’il y a qq’un dont je ne m’inquiète pas, c’est bien de toi J’ai perdu, avec le temps, le fil des âges et ne rappelle plus trop bien le tien. Je commence même à oublier le mien *S*. Quelque part aux environs de 26-27 je dirais (et plus du double dans mon cas! Ouache *S*). Une chose de sur, terriblement bien équilibré. Tu es rafraichissante.

Très beau texte sur la mort de la mère de ta copine.

Et ne t’inquiète pas trop sur le fait que ta vie n’est peut-être pas aussi tumultueuse et excitante que lors de ton voyage. Simple période de réflexion et de passage vers autre chose.

BisouXXX

Michel P.