19 novembre 2012

On a perdu, d'accord. On y gagne quoi?

J'étais au match de la finale de l'est de la LCF au Stade olympique le weekend dernier. J'ai vu les Alouettes et les Argonauts s'affronter pour avoir la chance de participer à l'historique 100e Coupe Grey.

C'était magique, c'était enlevant, c'était... décevant aussi.
Mais vous serez peut-être surpris d'apprendre que ma déception ne vient pas de la défaite des Alouettes.

Mes oiseaux chéris ont bien joué par moment, comme quand ils ont bloqués les trois essais des Argonauts qui se trouvaient à une seule petite verge de la zone de but, par exemple.
Mais ils ont aussi moins bien joué à d'autres moments. Pas besoin de détailler lesquels. Pas besoin parce que c'est placardé à la une de tous les journaux de la ville. Pas besoin parce que les reprises des passes ratées de la fin du match tournent en boucle à la télé.

Ma déception ne vient donc pas du jeu des athlètes. Elle vient plutôt de la bêtise de certains spectateurs et fans.
Personne ne souhaite voir son équipe perdre, c'est certain.
Mais que gagne-t-on à boire plus de bière qu'à une initiation universitaire?
Que gagne-t-on à porter plus d'attention au vendeur de bière ambulant qu'au touché de McPherson (je l'avoue, c'est mon chouchou!)?
Que gagne-t-on à profiter du temps d'arrêt pour le transport de Brouillette vers l'ambulance pour raconter des blagues ou aller aux toilettes?
Que gagne-t-on à quitter avant la remise du trophée de la division de l'est, même s'il est remis aux adversaires?
Et que gagne-t-on à scander des "Calvillo : mange de la marde!" en sortant du Stade après le match?

Je ne vois pas trop, je l'avoue...

Par contre, je dois humblement m'incliner et avouer que j'ai moi aussi quitté avant la remise du trophée. Je n'ai pas osé demander à ceux qui m'accompagnait de pouvoir rester. Je n'ai pas osé parce que j'avais du mal à parler... J'avais les larmes aux yeux et la gorge coincée.
Mon coeur était triste de la défaite de mes favoris, certes. J'étais déçue aussi de voir la plupart des joueurs des Alouettes quitter le terrain si rapidement, comme s'ils avaient la honte. Encore plus déçue de voir les spectateurs partir encore plus vite, avant la fin du chrono, même.
Mais j'étais surtout triste de voir l'air penaud de Shea Emry (avec son superbe style Movember), assis là, près du banc des joueurs, incapable de sortir du terrain, mais refusant gentiment de donner une entrevue à un journaliste radio.
Encore pire était de voir Martin Bédard, complètement atterré, agenouillé sur la ligne de côté... Il semblait sangloter d'où j'étais et j'avais envie d'en faire autant.

Cela dit, j'avais presque autant de larmes de joie aux yeux pour la victoire des Argonauts. On peut dire que l'équipe ne s'est pas laissée abattre par la dure défense des Alouettes et que les joueurs ont fait de très beaux jeux en deuxième demi. Vous imaginez? Ils accueilleront la 100e Coupe Grey : quelle joie de pouvoir y participer et peut-être la gagner en territoire torontois!

Alors qu'est-ce qu'on y gagne si au travers de tout ça, on ne fait que scander des bêtises et être frustré par la défaite?
Pas grand chose, non.
De mon côté, si vous me demandez ce que j'ai fait hier, après le match sur le chemin du retour... eh bien j'ai fièrement envoyé des messages de félicitations à tout pleins de joueurs via Twitter, sans honte ni déception aucune.

20 août 2012

Débat ou débat pas?

J'étais, comme plusieurs Québécois certainement (du moins j'ose l'espérer...) rivée à mon écran de téléviseur hier soir pour regarder le débat des chefs en vue des prochaines élections provinciales du 4 septembre.

Je ne suis pas ici pour étaler mes convictions politiques, loin de là. Je suis plutôt du genre discrète sur mon choix final de vote. Dans ma famille, il y avait deux choses qui devaient rester secrètes coûte que coûte. C'est son salaire et son vote!

Mais pour revenir au débat, je me dois de partager le malaise que j'ai ressenti pendant les deux heures qu'il a duré.
Ce qui m'a le plus marquée, c'est le ton employé.
Dès le mot d'ouverture, on a pu remarquer que tous, sauf Françoise David de Québec Solidaire, ont profité de la tribune d'une minute qui leur était attribuée à eux, pour diminuer d'une façon ou d'une autre leurs adversaires.
Je dois par contre souligner que j'avais presque des frissons aux propos de Françoise David qui était la première à prendre la parole. Une lueur d'espoir a brillé dans mon coeur naïf et j'ai cru pendant un temps que la bonne entente, l'équilibre et le respect serait partout dans les débats du soir... Mais non.

Comme Stéphane Laporte l'a si bien dit dans sa succulente chronique de samedi dernier dans La Presse, les votes des discrets (comme moi) ne seront pas gagnés en dénigrant les autres, mais bien mettant de l'avant ses propres projets.

Si j'ai appris une chose lors de la dernière année à travailler sur mes "émotions" et à passer plusieurs mois recluse avec des femmes de tous les milieux sociaux se battant elles aussi pour outrepasser une dépendance et un mal de vivre profond, c'est que, quand on crache en l'air, même si on vise quelqu'un d'autre, ça finit toujours par nous retomber sur le nez.
Le dénigrement d'autrui est l'une des premières choses que j'ai apprise à éliminer de ma vie. Pas que j'aie user outre mesure de la bitcherie par le passé, mais j'ai appris que même à seulement l'entendre, on se tarit à la longue.

J'ai trouvé que le débat tournait en rond, à ressasser des vieilles chicanes, à pointer du doigt les erreurs des autres et à souligner les tords de tout un chacun.
Bien sûr que plusieurs choses ne doivent pas rester sous silence.
Bien sûr qu'il faut parler des problèmes pour pouvoir les régler.
Mais justement, n'était-ce pas le but premier de ce débat à quatre que de discuter des problèmes, enjeux et projets des prochaines années?
Autre que des phrases toutes faites à l'avance et répétées deux, trois, quatre fois dans la soirée, je n'ai pas vu beaucoup d'ouverture ni de propositions d'avenir.

Bravo, donc à Françoise David. Chapeau pour le respect et l'espoir, c'est tout à votre honneur.

Et dommage pour vous trois, Monsieur Legault, Madame Marois et Monsieur Charest d'avoir si ouvertement dénigré vos collègues de chambre.
Au lieu de se lancer des boules de papier de soie qui ne font peur à personne, ne pourrait-on pas se serrer les coudes un peu et regarder vers l'avant?

16 août 2012

Mise au point

C'est fou comme la vie passe, doucement, un peu sans qu'on s'en rende compte.
J'ai pensé à mon blogue hier et je me suis dis qu'il y avait longtemps que je n'étais pas venu y écrire... Eh bien je me suis rendue compte ce matin que ça faisait presque deux ans que je n'avais pas passé par ici.

Il était temps.
Dans les deux dernières années, j'ai pris mon temps justement. Le temps de placer mon coeur au bon endroit, le temps de remettre ma vie sur ses quatre pattes et le temps aussi de me soigner un peu l'âme.

De nombreuses choses ont bougées, je ne m'étendrai pas sur chacune d'entre elle maintenant. Mais en vrac, les mots clés sont : déménagement, amour, dépression, thérapie, voiture... pour ne nommer qu'eux. J'ai eu plus de bas que de haut, mais je vais bien maintenant.

Je crois que je suis rendue une adulte pour vrai.
Je suis en couple et très heureuse, j'ai trois beaux-enfants que j'adore, j'ai tout plein d'animaux de compagnies qui meublent ma belle maison à la campagne, j'ai un nouveau job que j'aime, un permis de conduire qu'il était temps que j'aille et une voiture que j'aime encore plus!

Mais le plus important, je me suis remise d'une très grosse dépression. Les maladies mentales en générales (et la dépression en particulier) sont très mal comprises par la société, assez tabou et difficile à vivre pour tout le monde d'impliqué de près ou de loin. Le cerveau, ce grand inconnu, nous permet difficilement de comprendre quelque chose qui ne fonctionne pas alors qu'on le contrôle si facilement et instinctivement quand la santé est là. La dépression est une maladie aussi difficile à vivre, sinon plus, qu'une maladie physique. Si j'ai des brûlures d'estomac,  je mets un frein sur les plats épicés et ça se gère assez bien. Si j'ai envie de rien (rien voulant dire ici autant se réveiller le matin que manger, se doucher, respirer et sourire), c'est difficile de changer quelque chose de concret pour modifier la situation.
C'est d'autant plus difficile que les proches n'y comprennent rien et ne peuvent pas aider.
L'ombre du suicide arrive parfois dans le décor et je parle par expérience pour dire que ça peut sembler la meilleure solution à un esprit embrouillé et dépressif. Heureusement, l'ombre s'est retirée sans dégâts et j'ai pris les  choses en main pour m'en sortir. Une longue thérapie externe, une médication et un arrêt complet de l'alcool m'ont menée où je suis maintenant, dans la lumière du soleil.

Je sais, c'est kitch comme déclaration, mais c'est la vérité.

Me revoici donc, heureuse à nouveau et prête pour de grands défis!