20 août 2012

Débat ou débat pas?

J'étais, comme plusieurs Québécois certainement (du moins j'ose l'espérer...) rivée à mon écran de téléviseur hier soir pour regarder le débat des chefs en vue des prochaines élections provinciales du 4 septembre.

Je ne suis pas ici pour étaler mes convictions politiques, loin de là. Je suis plutôt du genre discrète sur mon choix final de vote. Dans ma famille, il y avait deux choses qui devaient rester secrètes coûte que coûte. C'est son salaire et son vote!

Mais pour revenir au débat, je me dois de partager le malaise que j'ai ressenti pendant les deux heures qu'il a duré.
Ce qui m'a le plus marquée, c'est le ton employé.
Dès le mot d'ouverture, on a pu remarquer que tous, sauf Françoise David de Québec Solidaire, ont profité de la tribune d'une minute qui leur était attribuée à eux, pour diminuer d'une façon ou d'une autre leurs adversaires.
Je dois par contre souligner que j'avais presque des frissons aux propos de Françoise David qui était la première à prendre la parole. Une lueur d'espoir a brillé dans mon coeur naïf et j'ai cru pendant un temps que la bonne entente, l'équilibre et le respect serait partout dans les débats du soir... Mais non.

Comme Stéphane Laporte l'a si bien dit dans sa succulente chronique de samedi dernier dans La Presse, les votes des discrets (comme moi) ne seront pas gagnés en dénigrant les autres, mais bien mettant de l'avant ses propres projets.

Si j'ai appris une chose lors de la dernière année à travailler sur mes "émotions" et à passer plusieurs mois recluse avec des femmes de tous les milieux sociaux se battant elles aussi pour outrepasser une dépendance et un mal de vivre profond, c'est que, quand on crache en l'air, même si on vise quelqu'un d'autre, ça finit toujours par nous retomber sur le nez.
Le dénigrement d'autrui est l'une des premières choses que j'ai apprise à éliminer de ma vie. Pas que j'aie user outre mesure de la bitcherie par le passé, mais j'ai appris que même à seulement l'entendre, on se tarit à la longue.

J'ai trouvé que le débat tournait en rond, à ressasser des vieilles chicanes, à pointer du doigt les erreurs des autres et à souligner les tords de tout un chacun.
Bien sûr que plusieurs choses ne doivent pas rester sous silence.
Bien sûr qu'il faut parler des problèmes pour pouvoir les régler.
Mais justement, n'était-ce pas le but premier de ce débat à quatre que de discuter des problèmes, enjeux et projets des prochaines années?
Autre que des phrases toutes faites à l'avance et répétées deux, trois, quatre fois dans la soirée, je n'ai pas vu beaucoup d'ouverture ni de propositions d'avenir.

Bravo, donc à Françoise David. Chapeau pour le respect et l'espoir, c'est tout à votre honneur.

Et dommage pour vous trois, Monsieur Legault, Madame Marois et Monsieur Charest d'avoir si ouvertement dénigré vos collègues de chambre.
Au lieu de se lancer des boules de papier de soie qui ne font peur à personne, ne pourrait-on pas se serrer les coudes un peu et regarder vers l'avant?

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